🇧🇪 Six hommes condamnés pour un viol collectif diffusé sur Snapchat

🇧🇪 Six hommes condamnés pour un viol collectif diffusé sur Snapchat

La cour d’appel de Bruxelles a condamné vendredi six hommes à des peines entre 6 et 8 ans d’emprisonnement pour avoir violé une jeune femme, filmé la scène et posté ensuite les vidéos sur le réseau social Snapchat. Les faits s’étaient déroulés durant la nuit du 31 octobre au 1er novembre 2020, dans un appartement à Forest, loué par les agresseurs via une plateforme en ligne.

La victime, une jeune femme de 23 ans, s’est présentée à la police de Asse le 4 novembre 2020, affirmant avoir été violée par plusieurs individus et déclarant que les images de son viol venaient d’être diffusées publiquement. Elle a expliqué qu’elle avait été invitée par l’un de ses copains à une fête dans un appartement à Forest, le 31 octobre, à laquelle étaient présents plusieurs garçons et deux autres filles. La victime a été contrainte par ce copain à respirer du protoxyde d’azote (appelé gaz hilarant) dans des ballons et à consommer de l’ecstasy. Elle a ensuite été violée par ce dernier, dans la salle de bain puis dans le salon du logement, alors qu’elle était quasiment inconsciente. Cinq autres jeunes hommes présents l’ont également violée tour à tour.

La scène de viol collectif a été filmée par l’un des auteurs. Celui-ci l’a ensuite diffusée sur le réseau social Snapchat en plusieurs vidéos. Cette application permet d’envoyer des photos et des vidéos qui disparaissent dès qu’elles sont visionnées par le destinataire. Les vidéos en question ont toutefois pu être sauvées par diverses personnes et remises à la police.

“Les faits mis à charge des prévenus sont particulièrement graves, ceux-ci n’ayant pas hésité à imposer, de manière répétée, durant près de trois heures, des relations sexuelles à la victime, qui se trouvait manifestement dans un état second à la suite de sa consommation d’alcool, de gaz hilarant et d’ecstasy, afin d’assouvir leurs pulsions sexuelles”, a établi la cour.

“Tout au long des faits, les prévenus ont eu une attitude d’irrespect total envers la victime. Ils ont en effet permis au prévenu S.K.P. de les filmer lors de leurs agissements, souriant pour certains à la caméra, et ne se sont pas opposés à ce que des gros plans de la victime soient filmés durant leurs ébats. En agissant de la sorte, les prévenus ont manifestement eu l’intention de se mettre en valeur, au mépris le plus total de l’intégrité physique et morale de la victime”, a poursuivi la cour.

“Le visionnage des vidéos jointes au dossier répressif par la cour durant son délibéré a permis d’objectiver l’état de la victime lors de l’ensemble des faits, la brutalité des agissements des prévenus, leur amusement manifeste durant les faits […] et corroborent, au-delà de tout doute raisonnable, la circonstance que [la victime] ne pouvait aucunement consentir aux nombreuses relations sexuelles qui lui ont été imposées”, a-t-elle conclu.

Récidive

Il ressort également de l’enquête que l’un des auteurs, S.K.P, a usé du même modus operandi deux mois plus tôt. Une jeune fille de 17 ans avait été droguée lors d’une fête dans un appartement à Ixelles, loué via une plateforme en ligne, durant la nuit du 29 au 30 août. S.K.P. avait mélangé de l’ecstasy dans sa boisson. Il avait également menacée de la violer. Celle-ci, se rendant compte qu’elle avait ingéré des substances psychotropes, avait fui les lieux avant de perdre toute sa lucidité.

Ainsi, la cour a réformé le jugement rendu en correctionnelle le 5 octobre 2021. J.K., le copain de la victime, qui l’avait invitée dans l’appartement à Forest, avait alors été condamné à 5 ans de prison avec sursis probatoire. Il écope désormais de 7 ans de prison. H.K., qui avait reçu la même peine que J.K., est cette fois condamné à 6 ans de prison. Les prévenus E.M.K., E.M. et M.M.M., qui avaient écopé de 50 mois de prison avec sursis probatoire, sont désormais condamnés à 6 ans de prison. Enfin, S.K.P., celui qui avait filmé le viol et ensuite diffusé les vidéos, a également été reconnu coupable des faits survenus à Ixelles, pour lesquels il avait été acquitté en première instance. Il avait écopé de 5 ans de prison avec sursis probatoire, il est maintenant condamné à 8 ans de prison.

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