🇰🇪 Accusé d’avoir commis 42 meurtres de femmes en deux ans, un tueur en série présumé s’évade à Nairobi

🇰🇪 Accusé d’avoir commis 42 meurtres de femmes en deux ans, un tueur en série présumé s’évade à Nairobi

KenyaLa police kényane a lancé mardi une vaste chasse à l’homme après l’évasion d’un tueur en série présumé, soupçonné du meurtre de dizaines de femmes.

Collins Jumaisi, 33 ans, s’est évadé avec douze autres personnes d’un commissariat de la capitale kényane Nairobi, selon la police. Il avait été arrêté le 15 juillet dans un bar de Nairobi où il regardait l’Euro-2024 de football, quelques jours après la découverte de corps enfermés dans des sacs dans une décharge du bidonville de Mukuru, dans le Sud de Nairobi.

“Ils se sont évadés la nuit dernière, 13 (personnes) au total, y compris le suspect principal dans l’affaire du meurtre de la décharge”, a déclaré à l’AFP la porte-parole Resila Onyango. Selon elle, “une opération majeure de sécurité est en cours” pour les retrouver.

Un “vampire”

Selon les autorités, qui l’ont décrit comme un “tueur en série psychopathe” et un “vampire”, Collins Jumaisi a avoué avoir commis 42 meurtres de femmes entre 2022 – le premier étant celui de son épouse – et juillet 2024, à la veille de la découverte des premiers corps.

Il était détenu au commissariat de police de Gigiri, quartier du Nord de Nairobi qui abrite notamment de nombreuses ambassades et le siège régional de l’ONU.

L’évasion a été découverte mardi matin lors d’”une visite de routine dans les cellules vers 05H00 (…) pour servir le petit déjeuner”, indique un rapport de police consulté par l’AFP.

“En ouvrant la porte de la cellule, ils (les policiers) ont découvert que 13 prisonniers s’étaient échappés en découpant le grillage métallique”, détaille le rapport, ajoutant que les 13 évadés était 12 “immigrés illégaux” érythréens et Collins Jumaisi. “Les recherches sont en cours pour traquer les fuyards”, ajoute le rapport.

Deuxième évasion en moins de six mois dans une affaire d’importance

C’est la deuxième fois en moins de six mois qu’un suspect dans une affaire d’importance parvient à s’enfuir pendant sa détention.

En février, Kevin Kangethe, un Kényan âgé de 41 ans selon la police et qui devait être extradé vers les États-Unis où il est accusé d’avoir tué sa petite amie, s’était évadé d’un commissariat de Nairobi, sortant à pied du bâtiment.

Il avait été arrêté six jours plus tard chez un membre de sa famille dans une ville du comté de Kajiado, à environ 25 kilomètres au sud-ouest de Nairobi.

Collins Jumaisi avait comparu vendredi devant un tribunal de Nairobi et avait vu sa détention prolongée dans l’attente de la clôture de l’enquête.

Collins Jumaisi. © AFP

L’agence officielle de protection des droits humains du Kenya (KNHCR) avait annoncé le mois dernier que les corps mutilés de 10 femmes avaient été retrouvés, enfermés dans des sacs en plastique, dans une décharge abandonnée de Mukuru.

La police critiquée

La police a été vivement critiquée après la découverte des premiers corps dans cette décharge, car celle-ci est située à moins de 100 mètres d’un commissariat.

La KNCHR avait indiqué enquêter pour “écarter toute possibilité d’exécutions extrajudiciaires”.

L’organisme de surveillance de la police kényane (IPOA) a également annoncé enquêter “pour déterminer si la police est impliquée dans ces décès, ou si elle n’a pas agi pour les empêcher”.

La police kényane est régulièrement accusée de recourir à une force excessive et de commettre des homicides en toute impunité, en particulier dans les quartiers pauvres.

© AFP

7sur7