RDC: l’Assemblée adopte un budget 2021 moins ambitieux mais plus réaliste
Sans atermoiements, l’Assemblée nationale congolaise a adopté, jeudi 3 décembre, le projet de loi de finances 2021 qui consacre un budget légèrement plus élevé que le budget revu pour 2020, un exercice qui était marqué par des dépassements budgétaires explosifs dans les institutions politiques. Un budget, certes, moins applaudi, mais réaliste selon les autorités.
6,9 milliards de dollars, c’est moins de 20% de plus que les 5,7 milliards du budget rectificatif voté pour 2020. Dans ce projet de budget pour 2021, les institutions, pléthoriques, continueront de consommer l’essentiel des recettes, un peu plus de la moitié. Conséquence, la marge de crédit pour les investissements est très mince cette année encore. La société civile et certains partenaires avaient plaidé pour une réduction du train de vie de l’État.
Sur les 350 députés présents à cette plénière, un seul s’est opposé à ce projet qui n’a pas connu de changement majeur après 15 jours de toilettage au sein de la commission chargée des questions économiques et financières.
Respecter les exigences du FMI
Une grande partie des recettes est affectée aux rémunérations des agents de l’État. Alors que l’an dernier, le budget de plus de 11 milliards de dollars avait été jugé irréaliste, le Premier ministre Sylvestre Ilunga assure cette fois qu’il a reçu l’aval des institutions de Bretton Woods. Le Fonds monétaire international (FMI) ne s’est pas exprimé mais il avait fait de ce critère une des conditions pour que le pays puisse ouvrir des négociations, adopter un plan triennal et espérer des facilités de crédit.
Pour améliorer les recettes, le gouvernement compte intensifier la lutte contre la corruption et les détournements de deniers publics. Malgré les demandes des syndicats de la fonction publique, il n’est pas question, de réduire la pression fiscale. Les recettes issues de l’exportation dépendent toujours du secteur minier, et le gouvernement compte sur la reprise de l’activité économique et la hausse du cours de certaines matières premières comme le cuivre.
Par RFI