🇵🇦 Chiquita Panama licencie ses 1.600 derniers employés après une grève jugée illégale

La filiale panaméenne du géant américain Chiquita Brands met fin à ses activités dans la province de Bocas del Toro, après plus d’un mois de tensions sociales liées à une réforme controversée des retraites.

Une grève qui coûte cher

Le gouvernement panaméen a confirmé lundi que Chiquita Panama procédera cette semaine au licenciement de ses 1.600 derniers employés. La décision intervient après qu’un tribunal a jugé “illégale” la grève entamée par les ouvriers de l’entreprise en opposition à une réforme des retraites.

Le mouvement social, déclenché en mai, a causé au moins 75 millions de dollars de pertes selon l’entreprise, en raison notamment du blocage de routes dans la province touristique de Bocas del Toro, à la frontière du Costa Rica. Dans un premier temps, Chiquita avait mis un terme au contrat de ses travailleurs journaliers, évoquant un “abandon injustifié du travail”.

Tensions sociales persistantes

Les grévistes s’opposent à la réforme des retraites adoptée par le Congrès, réclamant le retour à un ancien règlement garantissant, selon eux, de meilleures pensions et des soins de santé plus accessibles. En réponse, le gouvernement de droite dirigé par José Raúl Mulino a proposé de rédiger un nouveau projet de loi visant à rétablir ces avantages sociaux. Toutefois, cette initiative reste suspendue à une condition : la levée des barrages routiers, une exigence rejetée par les syndicats.

Une crise sociale plus large

La colère ne se limite pas au secteur bananier. Le pays fait face à un climat social tendu, marqué par la grève des ouvriers du bâtiment et l’arrêt de travail d’enseignants dans les écoles publiques. Parmi les causes de ces mouvements de protestation figure également un accord bilatéral avec les États-Unis permettant le déploiement de troupes américaines au Panama pour la protection du canal, un sujet qui divise profondément la population.