Queen Biz: «On me colle une étiquette de dévergondée»
Elle fait partie des artistes les plus présents sur les réseaux
sociaux. Un terrain sur lequel, elle est souvent attaquée, jugée et
injuriée à bout de clic. En atteste sa dernière vidéo en tenue
d’infirmière aguicheuse. Jusqu’ici, Queen-Bizz semblait blasée face aux
railleries et invectives des internautes. Mais, c’est tout le contraire…
La chanteuse nous livre, à travers cet entretien, ses ressentiments,
ses peines, les coups bas dans le show-biz. Petite lueur au tableau, sa
carrière qui a pris un nouveau tournant, avec la signature d’un contrat
avec Trace Tv. Queen dit tout… A travers votre nouveau clip, vous vous
êtes mise à nue pour parler de vos souffrances et surtout répondre à vos
détracteurs. Queen-biz se sent-elle acculée ? Le son «Damay dem» parle
de moi, de mon histoire. J’ai retracé mon parcours, bien avant
d’intégrer le monde la musique. Ma vie n’a pas été de tout repos, ça été
très dur pour moi d’en arriver là. A chaque fois que pense apercevoir
le bout du tunnel, j’essuie un nouveau revers. En plus, il est très
difficile d’évoluer dans le milieu du show-biz. Les détracteurs ne
ratent pas une occasion pour te rabaisser plus bas que terre, te
critiquent sans même te connaître. On me colle une étiquette d’une
dévergondée. Ceux qui me connaissent réellement savent comment je suis.
Je ne suis pas une adepte de la vadrouille. Certains se permettent de
porter des jugements sur moi, alors qu’ils ne me voient qu’à travers la
télé ou les réseaux sociaux. On a beau être forte ou avoir une dure
carapace, parfois les mots nous atteignent en plein cœur. Je suis de
nature très forte, mais avant tout, je reste une personne faite de chair
et de sang. J’ai accumulé beaucoup de choses dans mon cœur et c’est
cela que j’ai essayé de transposer dans cette chanson. Il y a des gens
tellement méchants et aigris qui t’en font voir de toutes les couleurs.
Malheureusement, je ne suis pas la seule à vivre cette situation. A
toutes ces personnes qui sont dans ce cas, je dédie ce morceau. La
société est ainsi faite. La vie est un éternel combat et il faut savoir
se relever. Vous dîtes dans la chanson qu’il vous est arrivé de vous
lever en pleine nuit pour pleurer… Cela fait partie de ma routine. Ma
vie n’a jamais été rose. Elle n’a pas été ce long fleuve tranquille tant
espéré. Je suis constamment en train de me battre pour espérer m’en
sortir. C’est la triste réalité, il m’est arrivé, à plusieurs reprises,
de me lever en pleine nuit et de pleurer toutes les larmes de mon corps,
de me demander de quoi demain sera fait. Ceux qui colportent des
rumeurs, sont loin de savoir ce que je traverse, les difficultés par
lesquelles je passe pour subvenir à mes besoins. Je suis un soutien de
famille, je n’ai pas droit à l’erreur.
«Comment on m’a mis des bâtons dans les roues et fait perdre des
contrats» Qu’avez-vous vécu dans le show-biz qui vous a autant
traumatisée ? Enormément de choses. J’en ai vu des vertes et des pas
mûres. J’ai été persécutée. Les gens sont faux, méchants et jaloux dans
ce cercle. A maintes reprises, on m’a mis des bâtons dans les roues.
J’ai été contactée pour des prestations, mais à l’arrivée, des personnes
malintentionnées sont passées derrière pour jeter le discrédit sur moi,
disant que je suis mauvaise et indécente. J’ai perdu plusieurs contrats
à cause de ce genre de pratiques. A la limite, je suis diabolisée, mon
image ternie. Si cela ne dépendait que de ces gens, je n’aurais pas quoi
me mettre sous la dent ou j’aurais tout simplement lâché la musique.
Fort heureusement, je parviens à tirer mon épingle du jeu, car il y a un
Dieu pour tous. Ne prêtez-vous pas, quelque part, le flanc, à vouloir
chaque fois, alimenter les débats, en postant des photos ou vidéos
polémiques de vous ? Je vous disais tantôt que je suis une femme forte,
j’ai un fort caractère. Personne ne peut me dicter ma conduite. Je
marche avec mes propres convictions et principes. Il n’est pas question
que je bouge d’un iota. C’est aux gens de m’accepter comme je suis et
non le contraire. D’ailleurs, personne ne devrait accepter d’être
conditionné. A la longue, on risque même d’être des pantins, des
marionnettes, des moutons de panurge. Je suis une artiste et mon public a
besoin de me voir telle que je suis, naturelle. Depuis toute petite,
j’ai toujours été leader et ce n’est pas aujourd’hui que ça va changer.
«Ma vidéo en tenue d’infirmière n’a rien de méchant» Dans votre
dernière vidéo où vous étiez en tenue d’infirmière, vous avez quand-même
fait fort… C’était dans le cadre d’un clip, la réalisation m’a demandé
de m’habiller ainsi, je l’ai fait. C’est aussi simple que ça. Je
travaille avec des professionnels et ils mettent un point d’honneur à
valoriser mon travail. Le concept de la vidéo exigeait que je mette une
tenue d’infirmière, je l’ai fait. Ce n’est pas du tout méchant. Ce n’est
pas une tenue que je porterais tous les jours ou sur scène. Ne
craignez-vous pas de trop vous exposer. Vous êtes une femme, appelée à
fonder un foyer, ne pensez-vous pas que cela vous soit préjudiciable
dans le futur ? Cela ne me fait rien du tout. Je sais qui je suis et mes
proches également. Les autres, ils apprendront à me cerner d’ici peu.
Malgré toutes ces critiques, vous creusez votre trou à l’échelle
internationale. Vous avez récemment fait un featuring avec l’artiste
nigérienne, Chindima. Comment avez-vous réussi à établir le contact avec
elle ? Heureusement que toutes les portes ne sont pas fermées. Je rends
grâce à Dieu. Je parviens à amasser d’autres revenus qui me permettent
de poser des jalons dans ma carrière musicale. Dans mon dernier opus
«Puissance 3», j’ai fait des featurings avec de grands artistes, comme
Soul Banks, Chindima et d’autres gros calibres vont arriver. C’est mon
manager, Samba Diallo, qui les a démarchés par l’entremise d’une
connaissance commune. Celle-ci nous a mis en rapport avec un beat-meaker
qui s’est chargé d’établir le link. Nous avions même cherché à
décrocher Davido ou encore Yémi Aladé mais, ils étaient surbookés. Vous
semblez avoir mis le paquet dans cet album. Combien vous a-t-il coûté ?
Effectivement. Je n’ai pas lésiné sur les moyens. Cela m’a coûté
beaucoup de millions, rien que pour la confection de l’album, sans
compter le tournage des vidéos. Je voulais montrer une facette de ce que
je sais faire à ceux qui ne cessent de dire que Queen n’a pas de
talent. D’où le titre «Puissance 3», avec 14 morceaux, à travers
lesquels, je fais une démonstration de force. Toujours est-il qu’il me
reste beaucoup de choses à accomplir. Le meilleur reste à venir.
«Mon contrat avec Trace TV…» Quid de vos fréquents voyages et séjours en Asie ? J’ai réussi à décrocher un contrat avec une agence chinoise «Yuren». Parmi plusieurs postulantes, c’est mon profil qui a été retenu pour être l’égérie de la boite. Elle avait besoin d’une fille de couleur et qui a de l’influence dans son pays d’origine. Je ne pensais même pas que j’allais être choisie. De ce fait, je me rends souvent dans plusieurs pays d’Asie, comme Shangaï, Pékin, Thaïlande, Chine, dans des foires pour en quelque sorte, vendre leurs produits. On dit que le contrat s’élève à 300 millions ? Je ne vais pas avancer de montant mais, une chose est sûre, j’ai été bien payée. Je ne vais pas quitter mon pays et aller faire des représentations au fond du monde pour des broutilles. Qu’en est-il de votre contrat avec Trace Tv ? Ma carrière va prendre une nouvelle tournure. Je viens de signer avec Trace Tv, un contrat d’artiste et d’exclusivité de 3 ans. Ils vont se charger de ma musique, de mes tournées. Il y aura deux albums internationaux. La signature s’est faite à Paris lors de mon dernier voyage. C’est un nouveau défi et je vais m’y atteler. Je suis particulièrement fière, je tends la main aux Sénégalais et leur demande de prier pour moi. Votre carrière évolue, qu’en est-il côté sentiment ? De ce côté aussi, tout va pour le mieux. J’ai un cœur comme tout le monde et j’aime quelqu’un. Ça évolue bien. On verra bien ce que cela va donner…