«Quand je faisais le casting d’Infidèles, on m’avait prévenu…»

«Quand je faisais le casting d’Infidèles, on m’avait prévenu…»

Il s’est mis dans la peau du personnage Djibril, dans la très polémique série Infidèles. Dans un entretien paru dans l’Observateur, Moussa Sow a évoqué plusieurs points de l’actualité des séries sénégalaises, notamment les polémiques récentes, la nécessité d’assainir le secteur et l’action de l’Ong Jamra. Quelques extraits…

Polémique «infidèles»

«Moi, je donne raison à tout le monde. Je suis d’avis que l’on doit préserver nos valeurs. D’un autre côté les cinéastes sont avant tout des artistes. Toute œuvre artistique est soumise à la critique. La logique du Cinéma, c’est de recopier ce qui se passe dans la vraie vie. Tu ne peux pas faire une œuvre cinématographique sans montrer le mal ou le bien, ou les deux en même temps. Ne serait-ce que pour équilibrer. Maintenant, la différence se trouve dans la finalité. Comment les histoires vont se terminer.»

Assainir le secteur…

«Ce que j’aurais suggéré, c’est une meilleure organisation du milieu. À défaut, les producteurs vont continuer à produire tout et n’importe quoi. Les autorités doivent davantage s’impliquer pour assainir et surtout encadrer le secteur. La responsabilité incombe à l’Etat et c’est dans notre intérêt à nous les acteurs particulièrement. Aujourd’hui, on a besoin d’être reconnus en tant qu’acteur. On a besoin d’évoluer dans de bonnes conditions, comme à l’étranger et d’être mieux payés. D’ailleurs, c’est un milieu énormément d’emplois.»

Mame Makhtar et Cie

«On ne perdrait rien à prendre en compte les avis des organisations qui prônent la défense des valeurs. C’est de cette façon que nous pourrons construire notre Cinéma. D’ailleurs, je pense que notre Cinéma, n’a pas encore d’identité. C’est le moment que tout le monde se retrouve pour définir les codes à respecter. Sans quoi, il y aura tout le temps des polémiques car les gens feront ce qu’ils veulent, s’ils ne savent pas jusqu’où il leur est permis d’aller.»

L’argent le buzz et la visibilité

«On dit que les acteurs cherchent juste de l’argent ou de la visibilité. Non, on vit une passion. La majorité est consciente de ce qu’elle fait. Si je prends exemple sur les acteurs de la série Infidèles, ce sont des personnes responsables. Elles travaillent en parallèle et gèrent leurs familles. En plus, ils sont très pieux J’ai eu la chance de travailler avec les plus grandes boites de production ici Sénégal Marodi et Even-Peod. Je peux vous assurer qu’ils sont en train de booster le secteur et il n’y a pas plus consciencieux.»

«La censure risque de tuer la… »

«Quelqu’un comme Ibou Guèye, je l’ai côtoyé et c’est un homme très à cheval sur la religion et les valeurs du pays. Il n’a aucun intérêt à les bafouer. C’est juste qu’au Sénégal, on a tendance à trop faire dans l’émotion ou à faire  de mauvais jugements. En plus de cela, les mentalités évoluent. Le fait de censurer risque de tuer la création. On devrait pouvoir s’enraciner pour s’ouvrir au monde.»

Amant de femme mariée

«J’étais très à l’aise dans mon jeu. Ce n’est ni plus, ni moins que de la fiction. Quand je finis de tourner, je redeviens Moussa Sow. Ce sont des pratiques qui existent au Sénégal, on n’a pas l’habitude de le projeter à l’écran. Il est important de les monter pour éveiller les consciences. Quand je faisais le casting d’In- fidèles, on m’avait prévenu que le personnage est quelqu’un de très musclé et qu’il utilise son physique comme une arme contre les femmes matures. Donc il m’a fallu encore faire un travail sur moi-même, avoir plus de muscles, Je savais qu’à un moment donné, j’allais devoir exposer mon corps. »

Scènes où j’apparais torse-nu

«Ces scènes où j’apparais torse-nu, c’est pour obéir à une certaine logique. On ne peut pas montrer un homme et une femme en intimité et leur faire porter des habits. Tout cela a été défini au préalable, ce n’est pas parce que moi, j’ai envie de me mettre en sous-vêtement. Après moi, au quotidien, je suis tout le temps en chemise car je travaille dans l’administration. Je suis employ à l’Anpej.»

IGFM