👥 “C’est la fin”: Shaka Ponk dit “adieu” à ses fans avec d’ultimes concerts
“C’est la fin”: après une vingtaine d’années d’électro-rock déjanté, Shaka Ponk donne ses ultimes concerts jusqu’à samedi à Paris avant son extinction programmée, décision radicale prise en accord avec des convictions écologiques que les membres du groupe entendent continuer à défendre.
Bientôt les guitares vibreront de leurs derniers accords et le singe Goz, la mascotte virtuelle, partira vers d’autres horizons. Ainsi en ont décidé les six humains membres de Shaka Ponk, au terme d’une tournée de plus de 60 dates ayant rassemblé plus de 1,5 million de spectateurs.
“The Final F* Up tour” s’achève par quatre dates à l’Accor Arena, à guichets fermés. “C’est comme se dire adieu”, confie à l’AFP Samaha Sam, rencontrée dans l’antre historique du groupe, au cœur de la capitale. “On est à 1.000% mais avec beaucoup d’émotions. C’est ce que je ressens le plus.”
“Et un peu d’angoisse aussi…”, rebondit Frah, autre voix de Shaka Ponk, évoquant un “tiraillement complexe, psychologique et émotionnel” dans cette décision qu’ils ont pourtant mûrement réfléchie. “On se retrouve dans une situation paradoxale, où on arrête ce qu’on aime faire. Quand on a commencé ce groupe, on n’aurait jamais imaginé ça”, ajoute-t-il.
“Synchro avec nos convictions”
Mais la der des ders ne peut pas être seulement synonyme de larmes et d’estomacs noués: Shaka Ponk veut faire preuve jusqu’au bout son énergie électro-rock, tendance punk, qui l’a toujours caractérisé.
La formation, qui a explosé en 2011 avec l’album “The Geeks and the Jerkin’ Socks” – troisième opus comprenant les succès “I’m picky”, “Sex ball” et “My name is stain” -, a avant tout été conçu pour le live. Raison de plus pour faire de ce final une grande fête partagée avec le public.
Pour les fans ne pouvant pas y assister, le dernier concert sera diffusé au cinéma lors d’une séance unique, le 3 avril. Et leur dernier album, “Shaka Ponk”, vient de paraître dans une réédition enrichie d’inédits. Le groupe dénonce “un manque de sens” (“D’essence”) et appelle à rejoindre le combat (“Resign”) à leurs côtés. “Shaka” n’a jamais fait mystère de ses valeurs écologiques et sociales profondes.
“Je pense que ce qui nous lie, c’est aussi un besoin d’être synchro avec nos convictions. A un moment donné, c’est compliqué de dire aux gens de respecter la planète, quand toi-même tu as une activité professionnelle qui est polluante”, observe Samaha Sam.
Malgré ses efforts pour rendre la sienne “la plus écoresponsable possible” en tournée, de la chasse aux plastiques aux repas vegan en passant par le refus de certaines marques non compatibles avec son positionnement, le groupe s’est heurté à l’impact environnemental du déplacement de milliers de spectateurs, un paramètre clé, mais inchangeable.
“Parole publique”
Leur concept initial, celui du singe qui explique à l’homme l’ineptie d’un bonheur qui résiderait dans “la surconsommation et l’élévation sociale”, leur est apparu progressivement en décalage, avec leur succès dans l’industrie musicale.
“C’est une sorte d’échec dans le sens où on n’a pas de solution. Et tant qu’il n’y a pas de solution, on arrête”, résume Sam, qui précise que ce choix leur est “propre” et qu’il ne s’agit pas de pointer du doigt les autres artistes.
Si chaque membre est libre de décider ses futurs projets, Frah et Samaha Sam comptent investir plus de temps en faveur d’une “prise de conscience”, convaincus qu’il reste “des choses à créer”, des solutions à inventer, notamment dans le milieu du spectacle, et une “parole publique” à faire entendre, en particulier via la caisse de résonance des réseaux sociaux.
Arrêteront-ils complètement la musique ?
“Je pense que la musique, l’art tout court, permet de passer des messages importants”, estime Samaha Sam. De son côté, Frah est plus tranché: “Il faut qu’on pose la guitare et qu’on essaye d’aider les pompiers. C’est devenu plus urgent.”
Cet engagement passera par The Freaks, un collectif qu’ils ont mis sur pied, composé d’artistes et de personnalités mobilisés pour la planète.
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