🇺🇸 Il risque la prison à vie : l’heure du procès a sonné pour P. Diddy

🇺🇸 Il risque la prison à vie : l’heure du procès a sonné pour P. Diddy

Le producteur vedette Sean Combs, alias P. Diddy, comparaît à partir de ce lundi devant la justice fédérale américaine. Il est accusé de diriger un vaste système de trafic sexuel impliquant violences, enlèvements et corruption.

Un procès aux lourds enjeux

Ce lundi, Sean Combs, 55 ans, figure emblématique de l’industrie musicale américaine, comparaît devant le tribunal fédéral de New York pour des faits d’une extrême gravité. Accusé d’avoir mis son empire au service d’un système d’exploitation sexuelle, l’artiste encourt la prison à perpétuité. Depuis son arrestation, il est détenu dans un centre carcéral de Brooklyn, tristement célèbre pour sa violence et ses conditions déplorables.

Les charges retenues contre lui – trafic sexuel, transport de personnes à des fins de prostitution, enlèvement, violences, corruption – sont regroupées sous l’inculpation d’entreprise criminelle, généralement utilisée pour les structures mafieuses. La sélection du jury, prévue pour durer une semaine, ouvre un procès à fort retentissement dans l’industrie musicale.

Une icône rattrapée par le mouvement #MeToo

Surnommé “Diddy”, “Puff Daddy” ou “P. Diddy”, Sean Combs a marqué le hip-hop de la côte Est dès les années 1990. Découvreur de talents comme Mary J. Blige ou The Notorious B.I.G., il a longtemps incarné le luxe et la réussite. Pourtant, malgré une réputation de violence qui l’accompagne depuis des décennies, il avait échappé à toute poursuite majeure… jusqu’à aujourd’hui.

Le procès s’ouvre symboliquement le même jour que le gala du Met à New York, où il figurait régulièrement parmi les invités les plus en vue. À l’exception du chanteur R. Kelly, condamné en 2022, peu de grandes figures de la musique avaient été jusque-là inquiétées dans le cadre du mouvement #MeToo.

Des pratiques sexuelles extrêmes au cœur du dossier

Le dossier d’accusation, qui s’étend sur deux décennies (2004–2024), décrit une organisation méthodique de “freak-offs” — des marathons sexuels sous influence de drogues, durant lesquels des femmes étaient contraintes à des relations non consenties avec des travailleurs du sexe. Certaines scènes auraient été filmées et orchestrées comme de véritables productions.

Sean Combs nie l’ensemble des faits. Son avocat a avancé en défense le style de vie “échangiste” de l’accusé et affirme que toutes les relations étaient consensuelles.

Des témoignages accablants

Parmi les témoins clés figure la chanteuse Cassie, ex-compagne de P. Diddy, qui avait porté plainte en 2023 pour violences et viol. Une vidéo de 2016, diffusée par CNN, le montre agressant violemment Cassie dans un hôtel de Los Angeles. Si cette plainte a été réglée à l’amiable, elle a provoqué une avalanche d’accusations similaires.

Le FBI a depuis perquisitionné ses résidences à Miami et Los Angeles, et plus d’une centaine de plaintes au civil ont été déposées pour violences sexuelles présumées. Pour l’heure, Sean Combs est le seul à comparaître au pénal, bien que d’éventuels complices soient évoqués par le parquet.