🇬🇦 Gabon : l’ex-président Ali Bongo et sa famille libérés et accueillis en Angola

🇬🇦 Gabon : l’ex-président Ali Bongo et sa famille libérés et accueillis en Angola

Après plus d’un an et demi de captivité à Libreville, l’ancien président gabonais Ali Bongo Ondimba, son épouse Sylvia et leur fils Noureddin ont été libérés et accueillis à Luanda, en Angola. Leur libération intervient à la suite d’une médiation du président angolais João Lourenço.

Fin de 19 mois de captivité pour la famille Bongo

La présidence angolaise a annoncé ce vendredi 16 mai l’arrivée à Luanda de l’ancien président gabonais Ali Bongo Ondimba, accompagné de son épouse Sylvia et de leur fils Noureddin. La nouvelle, confirmée par des photos diffusées sur les réseaux sociaux, marque la fin de 19 mois de captivité pour la famille Bongo, consécutive au coup d’État militaire du 30 août 2023, mené par le général Brice Clotaire Oligui Nguema.

Sur les images officielles, Ali Bongo apparaît souriant, soutenu par une canne, à la descente d’un avion de la République d’Angola. Sa libération survient cinq jours après celle de son épouse et de son fils, qui avaient regagné leur domicile après avoir été détenus depuis le renversement du régime.

Une médiation de João Lourenço saluée

La libération de la famille Bongo est présentée comme le résultat direct des efforts diplomatiques de João Lourenço, président de l’Angola et président en exercice de l’Union africaine. Ce dernier s’était rendu à Libreville le 12 mai pour une rencontre avec son homologue gabonais, Brice Oligui Nguema. Il avait profité de cette visite pour s’entretenir également avec Ali Bongo à son domicile dans le quartier de la Sablière, où ce dernier était en résidence surveillée depuis sa destitution.

Selon la présidence angolaise, l’arrivée des Bongo à Luanda découle des échanges directs entre les deux chefs d’État, dans une volonté d’apaisement des tensions post-transition.

Une liberté provisoire pour Sylvia et Noureddin Bongo

Peu après l’annonce de leur arrivée en Angola, le procureur général gabonais Eddie Minang a confirmé que Sylvia et Noureddin Bongo avaient été libérés pour des raisons humanitaires, évoquant un état de santé incompatible avec leur maintien en détention.

Il a toutefois précisé que la procédure judiciaire restait en cours, et que les deux membres de la famille Bongo seraient jugés, en leur présence ou non, pour des accusations de détournement de fonds publics, de blanchiment de capitaux et autres infractions économiques. Le juge d’instruction aurait clôturé le dossier le 28 avril dernier, selon le procureur, et la date du procès reste à fixer.

Une étape vers l’exil ou une solution temporaire ?

Pour Me François Zimmeray, avocat de la famille Bongo, cette libération marque « la fin d’un long cauchemar », fruit d’un long travail judiciaire et diplomatique. Il a cependant déclaré ignorer si Luanda serait une destination temporaire ou définitive pour ses clients, tout en exprimant ses doutes sur la possibilité d’un procès équitable au Gabon.

Depuis le coup d’État, les avocats de Sylvia et Noureddin avaient multiplié les alertes sur leurs conditions de détention, accusant les autorités de mauvais traitements et demandant à plusieurs reprises leur évacuation médicale, sans succès.

La libération provisoire, conjuguée à leur départ du territoire national, pourrait marquer un tournant politique dans la gestion post-putsch de la transition gabonaise, même si les poursuites judiciaires restent officiellement ouvertes.