🇨🇩 RDC: face à l’évolution dans l’Est, le président Tshisekedi rentre à Kinshasa et ne va pas au sommet de l’UA
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Suite aux derniers événements dans l’est du pays et l’avancée sur le front du Sud-Kivu de l’AFC/M23, appuyé par des troupes rwandaises, selon les autorités congolaises, le président Félix Tshisekedi a écourté vendredi 14 février un séjour en Allemagne pour rentrer à Kinshasa. Il ne se rendra pas au sommet de son l’UA à Addis-Abeba comme c’était initialement prévu, selon la présidence congolaise.
Le président congolais a réagi ce vendredi à la progression rapide des combattants de l’AFC/M23 et leur soutien rwandais dans le Sud-Kivu. Dans la journée, des éléments du M23 étaient présents à l’aéroport de Kavumu, à une trentaine de kilomètres de Bukavu. Dans la soirée, une source gouvernementale ajoute que des éléments des M23 sont désormais signalés dans la ville de Bukavu.
Depuis Munich, où il participait à la conférence internationale sur la sécurité, Félix Tshisekedi n’a pas commenté directement les derniers développements sur le terrain. Mais il reste catégorique : « Pas de négociation avec l’AFC/M23 ». Le chef de l’État dénonce les « velléités expansionnistes » du Rwanda dans son pays. Pour lui, il est urgent d’agir.
Aujourd’hui, nous n’attendons plus de simples mots, nous exigeons des actions décisives. Le statu quo est une illusion. Ne rien faire, c’est déjà choisir. Et ce choix, s’il perdure, aura des répercussions bien au-delà des frontières de la République démocratique du Congo. Car si nous laissons aujourd’hui un pays redessiner les frontières de l’Afrique par la force, qui sera le prochain ? Quel sera le prochain territoire contesté ? Quelle nation subira à son tour les conséquences de ce dangereux précédent ? Il est temps d’agir. La République démocratique du Congo est un État souverain et comme tout État souverain, elle a le droit et le devoir de défendre son intégrité territoriale et de protéger son peuple. Face à l’agression qui nous est imposée, nous userons de tous les moyens à notre disposition pour restaurer la paix et garantir la sécurité de notre nation. Nous n’accepterons plus que notre pays serve de champ de bataille aux ambitions prédatrices de certains de nos voisins. Nous ne tolérerons plus que nos ressources stratégiques soient pillées au profit d’intérêts étrangers sous le regard complice de ceux qui se nourrissent du chaos.
Pour Félix Tshisekedi, ce groupe armé « n’est qu’un paravent que le Rwanda met en avant, mais derrière, c’est bien l’armée rwandaise qui mène les combats. »
Le président congolais va plus loin et accuse directement son prédécesseur, Joseph Kabila, d’être impliqué dans l’opposition armée. « Le vrai commanditaire de cette opposition, c’est mon prédécesseur, c’est Joseph Kabila. Mais il ne l’avoue pas, il n’assume pas ses actions. »
RFI