🇨🇩 Largement réélu, Félix Tshisekedi prête serment pour un second mandat
Le président de la République démocratique du Congo Félix Tshisekedi, sorti largement vainqueur des élections de décembre qualifiées de “simulacre” par l’opposition, prête serment samedi pour un second mandat de cinq ans, dans un climat politique et sécuritaire tendu.
Comme pour le lancement de sa campagne électorale, “Fatshi”, 60 ans, a vu grand et choisi pour son investiture le stade des Martyrs, plus grande enceinte de Kinshasa.
À 11h00, heure prévue du début de la cérémonie, le stade était rempli au maximum de sa capacité de 80.000 places et les animations, avec chanteurs et danseurs, se poursuivaient en attendant l’arrivée de la vingtaine de chefs d’État africains annoncés par les autorités.
La première prestation de serment de Félix Tshisekedi, en janvier 2019, lorsqu’il succédait à Joseph Kabila (2001-2018) après une élection très controversée, avait eu lieu dans les jardins du très solennel palais de la Nation.
La présidentielle a eu lieu en même temps que les élections législatives, provinciales et locales, un quadruple scrutin qui a démarré le 20 décembre et, face aux multiples problèmes logistiques, s’est étalé sur plusieurs jours.
Au final, lors d’une élection à un seul tour et face à une vingtaine d’autres candidats, Félix Tshisekedi s’est offert un triomphe, avec plus de 73% des voix.
Loin derrière sont arrivés Moïse Katumbi, ancien gouverneur du Katanga (sud-est), avec 18% des suffrages, suivi de l’autre opposant, Martin Fayulu (environ 5%). Le Dr Denis Mukwege, prix Nobel de la paix pour son action auprès des femmes victimes de viols de guerre, a officiellement engrangé seulement 0,22% des voix.
Les principaux opposants, qui demandent l’annulation pure et simple des élections, avaient envisagé une manifestation dès le 27 décembre, mais elle avait été interdite par les autorités et étouffée dans l’oeuf par la police.
Depuis, les accusations de fraude, tricherie et autre “braquage électoral” ont continué et les craintes de violences demeurent, dans un pays au passé politique très agité.
Jeudi, Moïse Katumbi et Martin Fayulu ont réitéré leur appel à l’annulation du vote et demandé aux Congolais de manifester leur mécontentement le jour de l’investiture du président réélu, sans appeler toutefois à des marches ou rassemblements, systématiquement réprimés selon eux.
Selon des correspondants de l’AFP, quelques pneus ont été brûlés en début de matinée à Goma, chef-lieu du Nord-Kivu (Est), et des jeunes ont tenté de barricader des rues à Beni, autre ville de la province. Mais la police a vite rétabli l’ordre.
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