🇧🇫 Burkina: une cinquantaine de femmes enlevées par des hommes armés à Arbinda, dans le nord
Une cinquantaine de femmes ont été enlevées, jeudi 12 et vendredi 13 janvier par des djihadistes présumés à Arbinda, dans le nord du Burkina Faso, selon des responsables locaux et des habitants de cette localité régulièrement touchée par des violences.
Selon le témoignage de plusieurs habitants et de responsables locaux sous couvert d’anonymat, un premier groupe d’une quarantaine de femmes a été enlevé, jeudi 12 janvier, à une dizaine de kilomètres au sud-est d’Arbinda. Certaines ont pu s’échapper et regagné leur village pour témoigner.
« Les femmes se sont regroupées pour aller cueillir des feuilles et des fruits sauvages en brousse parce qu’il n’y a plus rien à manger« , a relaté l’un des habitants. Il a précisé qu’elles étaient parties avec leurs charrettes dans la journée de jeudi. « Le jeudi soir, ne les voyant pas revenir, nous avons pensé que leurs charrettes avaient eu un problème. Mais trois rescapées sont revenues nous dire ce qui s’est passé« , a ajouté un autre.
Selon ce dernier, le lendemain, à huit kilomètres au nord d’Arbinda, une vingtaine de femmes qui n’étaient pas informées du premier enlèvement, ont été à leur tour victimes d’un rapt.
« Dans les deux groupes, des femmes ont réussi à échapper à la vigilance des terroristes et ont regagné le village à pieds, a-t-il ajouté. Nous pensons que les ravisseurs les ont emmenées dans leurs différentes bases.«
Selon des responsables locaux qui ont confirmé les enlèvements, l’armée et ses supplétifs civils ont effectué des ratissages de la zone, sans succès.
Attaques multiples depuis 2015
La commune d’Arbinda se situe dans la région du Sahel, dans le nord du Burkina Faso. La zone se trouve sous blocus de groupes djihadistes et est difficilement ravitaillée en vivres.
Près d’un million de personnes vivent actuellement dans des zones sous blocus, dans le nord ou l’est du pays, selon les Nations unies.
Au Burkina Faso, en particulier dans sa moitié nord, les attaques de groupes djihadistes liés à Al-Qaïda et à l’Etat islamique se multiplient depuis 2015. Elles ont fait des milliers de morts et au moins deux millions de déplacés.
Le capitaine Ibrahim Traoré, président de transition issu d’un putsch militaire le 30 septembre 2022, le deuxième en huit mois, s’est donné pour objectif « la reconquête du territoire occupé par ces hordes de terroristes.«
TV5Monde