Twitter supprime 70 000 comptes liés à la mouvance pro-Trump QAnon
Twitter a annoncé ce lundi 11 janvier avoir « suspendu de façon permanente » 70 000 comptes affiliés à la mouvance pro-Trump QAnon depuis vendredi, pour les empêcher d’utiliser le réseau social à des fins violentes comme pour les émeutes à Washington la semaine dernière. La plateforme a entrepris une purge qui a commencé vendredi avec le blocage définitif du compte du président américain, accusé d’avoir encouragé ses partisans à perturber la certification de la victoire du démocrate Joe Biden par le Congrès.
« Ces comptes partageaient des contenus dangereux, associés à QAnon, à grande échelle. Ils étaient essentiellement consacrés à la propagation de ces théories du complot sur tout le service », a expliqué Twitter dans un communiqué. Le nombre de comptes évincés est élevé car de nombreux individus en possédaient plusieurs.
La plupart des grandes plateformes ont pris des mesures sans précédent depuis que des partisans du milliardaire républicain ont envahi le Capitole pendant plusieurs heures mercredi 6 janvier, choquant le pays et ternissant son image à l’international.
Facebook et Twitter, notamment, ont suspendu indéfiniment le compte de Donald Trump, qui n’a pas cessé depuis des mois de jeter le discrédit sur le processus électoral, et d’accuser sans preuves les démocrates de lui avoir « volé l’élection ».
« Manifestations armées »
Pour justifier leur décision, les deux réseaux ont notamment fait référence à des risques de violences futures, d’ici la cérémonie d’investiture de Joe Biden le 20 janvier. « Des plans pour de futures manifestations armées prolifèrent sur Twitter et ailleurs, y compris pour une deuxième attaque du Capitole le 17 janvier 2021 », avait relevé Twitter vendredi.
Le réseau des gazouillis était le principal outil de communication de Donald Trump, qui s’adressait quotidiennement à ses 88 millions d’abonnés. La décision du réseau social a été accueillie fraîchement, y compris par certains dirigeants européens comme Angela Merkel, qui a jugé cette décision « problématique » car elle montre la toute-puissance des plateformes en matière de liberté d’expression.
QAnon est une mouvance conspirationniste d’extrême droite. Ses adeptes défendent l’idée que Donald Trump mène une guerre secrète contre une secte libérale mondiale composée de pédophiles satanistes.
Par RFI