Royaume-Uni: Boris Johnson condamne les violences en Irlande du Nord
Le Premier ministre britannique a condamné une nouvelle nuit de violences en Irlande du Nord, après que des manifestants ont lancé des cocktails Molotov et qu’un bus a été incendié à Belfast dans la nuit de mercredi à jeudi. Ces violences surviennent après une semaine d’émeutes qui montrent que le feu couve dans la province britannique, où les conséquences du Brexit créent un sentiment de trahison chez les unionistes attachés à la couronne.
La foule s’est rassemblée sur Lanark Way, à Belfast, « où un autobus a été incendié », ont indiqué les services de police nord-irlandais. « La façon de résoudre les différends est par le dialogue et non par la violence ou la criminalité », a tweeté Boris Johnson tard ce mercredi tout en faisant part de sa « profonde préoccupation ».
Des incendies ont été signalés sur Lanark Way, où d’énormes barrières métalliques séparent deux quartiers catholique et protestant, selon la correspondante de la BBC. « Des centaines de personnes de chaque côté ont jeté des cocktails Molotov », a-t-elle tweeté. L’arrivée de la police a fait considérablement diminuer les violences, a-t-elle ajouté.
Spectre des trois décennies sanglantes
La circulation du métro dans la région a été suspendue, a indiqué l’agence Press Association.
La Première ministre nord-irlandaise Arlene Foster a, elle aussi, dénoncé les violences : « Il ne s’agit pas d’une protestation. C’est du vandalisme et une tentative de meurtre. Ces actions ne représentent l’unionisme ni le loyalisme. »
La semaine dernière, des violences ont d’abord éclaté dans la ville de Londonderry, avant de gagner un quartier loyaliste de Belfast et à ses environs pendant le week-end de Pâques.
Ces incidents font resurgir le spectre des trois décennies sanglantes des « Troubles » entre républicains et unionistes, qui ont fait 3 500 morts.
Protocole nord-irlandais
L’accord de paix signé en 1998 a estompé la frontière entre la province britannique et la République d’Irlande, mais le Brexit est venu fragiliser le délicat équilibre, en nécessitant l’introduction des contrôles douaniers entre Royaume-Uni et Union européenne.
Après d’âpres négociations, Londres et Bruxelles sont parvenus à s’accorder sur une solution : le protocole nord-irlandais permet d’éviter le retour à une frontière physique sur l’île d’Irlande en déplaçant les contrôles dans les ports nord-irlandais.
RFI (Avec AFP)