Nucléaire iranien: Téhéran exige l’annulation instantanée de toutes les sanctions américaines
Au lendemain des discussions de Vienne, l’Iran a rejeté toute idée d’une levée graduelle des sanctions américaines, exigeant l’annulation de toutes les sanctions en même temps, pour revenir à ses propres engagements.
Le principal négociateur iranien, Abbas Araghchi, a répété la position de fermeté de l’Iran après la réunion de Vienne, en Autriche, qui s’est tenue mardi 6 avril : « Toutes les actions doivent être menées en une seule étape, et non pas à pas. Il n’y aura pas de négociations directes avec les Américains ni de négociations sur des sujets en dehors de l’accord nucléaire. »
Téhéran, qui a relancé son programme nucléaire en réaction aux sanctions américaines imposées depuis trois ans, demande l’annulation de toutes ces sanctions d’un seul coup de la part de Washington. L’Iran affirme qu’ensuite, il limitera de nouveau son programme en respectant ses propres engagements prévus dans l’accord de 2015, rapporte notre correspondant à Téhéran, Siavosh Ghazi.
En attendant, Téhéran a encore accéléré son programme nucléaire. Selon le porte-parole de l’Organisation iranienne de l’énergie atomique, l’Iran a produit 55 kilos d’uranium enrichi à 20% ces quatre derniers mois, alors que dans le cadre de l’accord nucléaire, il ne doit pas dépasser les 3,5%. De même, le nombre de centrifugeuses ultra-modernes est en forte augmentation, ce qui permet à Téhéran de produire encore davantage d’uranium enrichi. Cela montre que malgré les discussions de Vienne, Téhéran refuse de ralentir son programme nucléaire tant qu’un accord global n’aura pas été trouvé.
Lors d’un discours tenu ce mercredi en Conseil des ministres dans la capitale iranienne, le président Hassan Rohani a tout de même salué « un nouveau chapitre » qui « vient tout juste de s’ouvrir » à Vienne. Mais le chef d’État a bien rappelé que son pays ne changera sa politique nucléaire qu’après la levée des sanctions. « Si (Washington) fait preuve de sérieux et d’honnêteté – c’est tout ce que nous demandons –, je pense que nous pourrons négocier en peu de temps. »
Avec RFI