L’OMS met en garde dans un nouveau rapport: “Il y aura une autre pandémie, nous pouvons en être sûrs”

L’OMS met en garde dans un nouveau rapport: “Il y aura une autre pandémie, nous pouvons en être sûrs”

Alors que l’Europe s’efforce toujours de faire face aux conséquences de la pandémie de Covid-19, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) met déjà en garde contre une nouvelle catastrophe dans un rapport sur lequel les experts travaillent depuis un an. “Une nouvelle pandémie est à venir, nous pouvons en être sûrs”, a-t-elle déclaré. Il nous appartient de déterminer si elle sera aussi dévastatrice que celle-ci, selon l’OMS.

Il y a environ un an, la branche européenne de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a décidé de mettre en place un panel d’experts de la santé. Leur tâche consistait à examiner la gestion de la pandémie par les gouvernements européens (pas seulement des États membres de l’UE) et à en tirer des leçons pour la prochaine crise sanitaire. “Nous ne pouvons pas permettre qu’une nouvelle pandémie mette à nouveau le monde à genoux”, a déclaré Hans Kluge, directeur européen de l’OMS. Il a donné 12 mois à la commission spéciale pour présenter un rapport extrêmement sévère envers les 53 gouvernements de la région européenne.

“Les conséquences dévastatrices du Covid-19 ont montré à quel point de nombreux pays de la région étaient mal préparés”, écrivent-ils dans le rapport. “Il y avait un manque flagrant de planification. Et même les pays qui avaient un plan ne l’avaient pas suffisamment mis à jour ou préparé. Les systèmes de surveillance et de réaction ne parviennent pas à détecter les signaux d’alerte à temps et sont incapables de concevoir ou de mettre en œuvre des réponses appropriées. Et puis il y avait un manque de leadership politique; il était souvent faible, totalement absent ou même aggravait la situation.”

Il y aura une autre pandémie, nous pouvons en être sûrs. Nous ne pouvons pas nous permettre de refaire les mêmes erreurs

Les experts dans le dernier rapport de l’OMS

“Il n’y avait aucune excuse pour ces échecs”. “Il y a eu de nombreux avertissements dans le passé avec les épidémies d’Ebola, de Zika, de SRAS et de grippe porcine. Tous ces événements ont souligné l’importance d’une bonne préparation.” Les experts mettent donc une nouvelle fois en garde. “Il y aura une nouvelle pandémie, nous pouvons en être sûrs. Nous ne pouvons pas nous permettre de refaire les mêmes erreurs”.

Maggie De Block en tant qu’expert

L’un des experts qui a co-écrit le rapport critique n’est autre que l’ancienne ministre de la Santé publique Maggie De Block. Elle était la seule Belge du panel et, selon ses propres mots, elle approuve le message. “Tout le monde dans notre région a mal évalué le virus et l’ampleur de la pandémie”, dit-elle. “Personne n’était correctement préparé. Nous n’étions pas préparés à une crise aussi prolongée. Nous devions tout inventer au fur et à mesure. Développer les capacités de test, collecter les données, organiser les hôpitaux… Pourtant, nous n’avons pas fait pire que les autres. En termes de collecte de données et d’organisation des hôpitaux, nous étions parmi les meilleurs. Nous avons également réussi à enregistrer assez rapidement des chiffres corrects sur les admissions et les décès, ce que tous les pays ne peuvent pas dire. Les hôpitaux ont également pu s’organiser plus rapidement et mieux que dans d’autres pays. Et notre capacité de test était déjà au top européen après quelques semaines.”

Néanmoins, De Block reconnaît que cette pandémie a fragilisé l’Europe. “Ce qui m’a frappé au début de la crise, c’est la rapidité avec laquelle la solidarité au sein de l’Europe s’est évaporée. C’est également l’une des principales conclusions du groupe d’experts de l’OMS: il faut renforcer la coopération à tous les niveaux. “Tout le monde s’est retiré derrière ses propres frontières. Je me souviens qu’à un moment donné, le président français Emmanuel Macron a même bloqué des équipements médicaux que nos hôpitaux belges avaient déjà payés. Autre point: sur le marché du matériel de protection ou encore alimentaire nous avons agi de manière très protectionniste.”

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