Le président turc Erdogan en République turque de Chypre du Nord, une visite suivie de près par l’UE
Le président turc Recep Tayyip Erdogan est en visite en République turque de Chypre du Nord lundi et mardi. Il participera notamment aux cérémonies pour l’anniversaire de l’intervention de l’armée turque à Chypre, le 20 juillet 1974. Cette invasion, en réaction au projet du régime des colonels à Athènes d’annexer l’île, avait entériné sa partition entre la République de Chypre, aujourd’hui membre de l’Union européenne, et Chypre-Nord, qui n’est reconnue que par la Turquie. Le président Erdogan plaide désormais ouvertement pour une « solution à deux États ». Sa visite sera donc suivie de près par l’Union européenne.
À partir de 2017, après l’échec de pourparlers sous l’égide de l’ONU pour une réunification de Chypre, on a senti Recep Tayyip Erdogan pencher de plus en plus nettement en faveur d’une partition définitive de l’île. Mais c’est l’élection à la tête de Chypre-Nord en octobre 2020 d’Ersin Tatar – partisan de cette « solution » à deux États, contrairement à son prédécesseur – qui a poussé le président turc à défendre ouvertement cette idée, et même à la présenter comme la seule option possible.
L’UE attend un « signal positif »
Ces lundi et mardi, Recep Tayyip Erdogan devrait donc réitérer son appel à l’ouverture de négociations sur la base de deux États indépendants, tout en sachant que les Nations unies et l’Union européenne y sont fermement opposées. « Jamais », a martelé au début du mois la présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, disant attendre un « signal positif » du chef de l’État turc au cours de sa visite.
Recep Tayyip Erdogan, pour sa part, a promis d’annoncer « une bonne nouvelle ». Quoi qu’il en soit, son message s’adressera au moins autant aux Chypriotes-turcs et à l’UE qu’à l’électorat du président turc en difficulté dans les sondages et toujours prêt à faire vibrer la corde nationaliste.
RFI