La militante saoudienne des droits humains Loujain al-Hathloul condamnée à près de 6 ans de prison
Un tribunal spécialisé dans les affaires antiterroristes a reconnu, ce lundi 28 décembre, Loujain al-Hathloul coupable de « diverses activités prohibées par la loi antiterroriste».
Les médias saoudiens restent vagues et annoncent que Loujain al-Hathloul a été reconnue coupable de «diverses activités prohibées par la loi antiterroriste». Dans le passé les autorités du royaume ont assuré que la jeune femme avait été en contact avec des États « hostiles » à l’Arabie saoudite et qu’elle avait transmis des « informations confidentielles ».
Le droit des femmes à conduire
Pourtant, c’est dans un tout autre contexte que Loujain al-Hathloul a été arrêtée en mai 2018. À cette époque, plusieurs militantes des droits des femmes sont incarcérées. Elles ont en commun de s’être mobilisées pour demander le droit pour les Saoudiennes de conduire sur les routes de leur pays ou d’avoir demandé l’abrogation du système du tutorat masculin, qui place la femme saoudienne sous l’autorité du père, du mari, du frère ou du fils.
Des arrestations très critiquées
Cette vague d’arrestations – très critiquée à l’étranger – a eu lieu alors que l’Arabie saoudite mettait en place des réformes dans ce domaine, y compris le droit des femmes à conduire un véhicule, entré en vigueur quelques semaines après l’arrestation de Loujain al-Hathloul et des autres militantes féministes qui s’étaient mobilisées pour demander ces droits.
Selon des médias saoudiens, la peine est assortie d’un sursis de deux ans et de dix mois « à condition qu’elle ne commette pas de nouveau crime dans les trois ans ». La période passée en détention provisoire est également prise en compte dans la peine de prison, ce qui rend Loujain al-Hathloul, arrêtée en mai 2018, libérable dans « deux mois », selon sa famille. La diplomatie française a demandé sa « libération rapide ».
Il n’y a rien de sérieux dans le dossier d’accusation depuis le début de cette mascarade judiciaire qui permettrait de juger cette personne et d’autres militantes pour le droit des femmes et des droits humains tel que le tribunal pénal spécial qui a notamment une compétence en matière de lutte anti-terroriste…Il s’agit d’un combat pacifique pour le respect des droits humains dans le royaume saoudien.
Par RFI