Inondations en Europe: le bilan dépasse les 100 morts et des centaines de disparus
Le bilan des intempéries en Europe ne cesse de grimper. Plus de 100 personnes sont mortes en Allemagne et en Belgique où des centaines de personnes sont encore portées disparues. Les autorités craignent que le nombre de décès augmente encore.
C’est un paysage de désolation. Des villages engloutis sous des mètres d’eau, des maisons effondrées, des façades d’immeubles emportées… L’Europe fait face à des inondations brutales, du jamais-vu depuis plusieurs décennies.
Selon les autorités allemandes, le dernier bilan fait état d’au moins 93 morts dans le pays ce vendredi matin 16 juillet. Un chiffre appelé à monter en raison du nombre de personnes encore portées disparues, raconte notre envoyé spécial à Remagen, Pascal Thibaut.
Dans le canton de Bad Neuenahr-Ahrweiler particulièrement frappé, 1 300 personnes étaient considérées comme disparues jeudi soir. Sur place, un responsable des pompiers a confié à RFI que des parkings d’immeubles et des caves étaient encore sous l’eau, faisant craindre de retrouver des morts.
De plus, plusieurs personnes sont décédées et d’autres portées disparues en Allemagne à la suite d’un important glissement de terrain, consécutif aux violentes intempéries, qui a emporté vendredi matin des maisons dans une localité située non loin de Cologne, ont annoncé les autorités locales. Sur la commune de Erftstadt-Blessem, « les maisons ont été largement emportées par les eaux et certaines se sont effondrées. Plusieurs personnes sont portées disparues », selon un tweet de la communauté de communes de Cologne. Une porte-parole a précisé à l’AFP que plusieurs décès étaient « confirmés ».
Sur place, les secours sont donc encore omniprésents avec des renforts d’autres régions et même de l’étranger. Hormis la recherche de disparus, la remise en état d’infrastructures prioritaires (eau potable, électricité, téléphone, ponts, etc.) et l’hébergement des victimes des inondations figurent parmi les priorités.
Des digues sous pression
Les pluies diluviennes qui ont frappé l’Europe ont été d’une intensité extrême. À tel point qu’en Rhénanie-du-Nord-Westphalie, l’une des régions les plus touchées, le niveau des fleuves et autres retenues d’eau monte et à certains endroits, des digues s’affaiblissent.
Les autorités font tout pour réduire la pression. Mais l’eau déborde depuis la nuit dernière et différentes communes sont en état d’alerte et craignent des inondations. Toutefois, ce phénomène n’aurait pas la même violence soudaine que les événements des dernières 48 heures.
Réchauffement climatique
Les responsables politiques régionaux et nationaux multiplient les déclarations. Hormis les annonces d’aides d’urgence, la responsabilité du réchauffement climatique revient souvent dans les réactions. L’environnement figurera donc plus que jamais au centre de la campagne électorale qui commence et qui doit se conclure en septembre prochain par le remplacement de la chancelière Angela Merkel.
Ces exceptionnelles intempéries sont-elles une conséquence du réchauffement climatique ? « Difficile de répondre aujourd’hui à cette question », explique à RFI Frédéric Nathan, prévisionniste de Météo-France. Mais « effectivement, le réchauffement climatique a tendance à renforcer les précipitations », ajoute-t-il.
On a déjà connu des précipitations intenses en juillet, celles là effectivement ont un caractère exceptionnel
Du jamais-vu en Belgique depuis près d’un siècle
En Belgique, les inondations qui touchent principalement l’est et le sud du pays ont fait au moins 15 morts. Les pluies diluviennes ont déjà obligé une partie des habitants de la ville de Spa à s’abriter sous des tentes, quatre des dix provinces du pays sont en alerte inondation maximale avec mobilisation de l’armée.
La ville de Verviers est placée sous couvre-feu pour éviter les pillages alors que de nombreuses rivières sont sous surveillance comme l’Ourthe, la Sambre ou la Meuse. Des évacuations ont eu lieu à Ottignies, Grez-Doiceau, Jodoigne, Mont-Saint-Guibert, Court-Saint-Etienne et Tubize.
À Liège, un tel niveau d’eau n’avait plus été vu depuis près d’un siècle mais ce vendredi, il commençait à baisser « tout doucement » dans le quartier le plus touché, a indiqué la police liégeoise. La Meuse est d’ailleurs sortie de son lit au début de la nuit mais son niveau s’est stabilisé ce vendredi matin, rapporte notre correspondant à Bruxelles, Pierre Benazet. « Ce qui est demandé, c’est que nos habitants qui sont dans les zones inondées partent s’ils peuvent encore le faire, qu’ils montent aux étages. Et ceux qui sont en bord de Meuse, c’est une situation potentiellement inondable donc s’ils peuvent quitter la ville ils le font, sinon ils montent aux étages avec de l’eau et des vivres. Il faut attendre que ça se passe », déclare Christine Defraigne, bourgmestre de la ville de Liège.
On a pas eu de consignes, rien du tout. On est un peu laissé à l’oubli.
De nombreux axes routiers et une majeure partie des voies de chemin de fer en Wallonie ont aussi dû être fermés à travers le royaume alors que les pays voisins comme la France ou l’Allemagne apportent leur aide sous forme d’hélicoptères ou de bateaux de sauvetage.
RFI