Deuxième tour de la Présidentielle en Guinée Bissau : Les enjeux d’un scrutin
Abonnée aux crises politiques depuis son indépendance en 1973, la Guinée Bissau choisit ce dimanche son nouveau Président. Quelque 760 mille électeurs ont été appelés aux urnes pour départager deux candidats, Domingos Simões Pereira du Paigc, parti historique arrivé en tête du premier tour, loin devant Umaro Sissoko Embalo du parti Madem G-15, arrivé en deuxième position.
Tout au long de la matinée d’hier, le scrutin s’est déroulé dans le calme. Les bureaux de vote visités par Rfi ont ouvert à l’heure, sans incidents. A la mi-journée, au moment où il a commencé à faire très chaud, certains bureaux qui étaient en plein soleil se sont déplacés à l’ombre. Dans ceux visités, la participation avoisinait déjà, à midi, 50% des inscrits. A ce stade, la mission d’observation de l’Union africaine et celle de la Cedeao, dirigée par l’ancien Premier ministre malien Soumeylou Boubeye Maïga, se disent satisfaites du déroulement du scrutin, du civisme observé et de la mobilisation des électeurs. «Le premier bilan est positif. 99% des bureaux avaient ouvert à l’heure. Les petits incidents qui ont pu retarder l’ouverture de certains bureaux ont été rapidement corrigés et puis je constate la même mobilisation, car autour de 11h 00, tous les bureaux que nous avons visités enregistraient déjà autour de 50% de taux de participation», a déclaré, à Rfi, Soumeylou Boubeye Maïga.
«Je pense que tout le monde a conscience que ces élections constituent une sorte de consécration pour l’engagement, et de la Cedeao et des acteurs politiques bissau guinéens, pour que le pays retrouve un début d’ancrage solide du processus démocratique, de la culture démocratique», a-t-il ajouté.
Le scrutin s’annonce serré entre deux candidats que tout oppose…
Les jeux sont ouverts et l’un des enjeux de ce second tour, c’est bien la participation. Plus de 25% d’inscrits se sont abstenus au premier tour et cela pourrait donc faire toute la différence pour ce scrutin qui s’annonce serré entre Domingos Simões Pereira, arrivé largement en tête du premier tour avec 40,13% des voix et Umaro Sissoko Embalo qui a obtenu 27,65% des suffrages au premier tour et qui a reçu des soutiens significatifs des candidats malheureux du 24 novembre dernier. Lui est allé voter à Gabu, dans l’est du pays.
Les jeux sont donc très ouverts entre les deux finalistes. L’issue dépendra ainsi, en partie, du report des voix, au-delà des bases de chacun, si les militants des candidats malheureux suivent effectivement les consignes de vote, notamment ceux de Nuno Nabiam, arrivé en troisième position et ceux du Président sortant José Mario Vaz, arrivé quatrième. Ce dernier a voté dans la matinée, près du Palais présidentiel, Palais qu’il quittera très bientôt.