Covid: les premiers résultats sur les variants en Île-de-France « ne sont pas bons », selon Rémi Salomon (AP-HP)

Covid: les premiers résultats sur les variants en Île-de-France « ne sont pas bons », selon Rémi Salomon (AP-HP)

Les premiers résultats en région parisienne de l’enquête destinée à évaluer la présence des variants plus contagieux du coronavirus en France « ne sont pas bons », a indiqué mardi Rémi Salomon, président de la commission médicale de l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP), évoquant « une croissance exponentielle ».

« On était plutôt aux alentours de 6% le 7 janvier et on est monté à 15/20% la semaine dernière », a détaillé ce médecin sur Franceinfo.

« C’est une croissance exponentielle », a-t-il ajouté. « Il va devenir dominant, on le sait, dans les 15 jours, les 4 semaines qui viennent ». « Et comme il est 40 à 70% plus contagieux, il va y avoir une accélération de l’épidémie si on ne fait significativement rien de plus. C’est ça qui nous fait peur ».

« Compte tenu de ce qui se passe actuellement dans les hôpitaux, je pense qu’il serait raisonnable de freiner fort, c’est-à-dire de fermer les écoles pendant peut-être 3 semaines, un mois et ensuite de les rouvrir », a-t-il indiqué, prônant également « que du télétravail ».

La deuxième enquête destinée à évaluer la présence des variants plus contagieux du coronavirus en France devrait donner des résultats préliminaires en début de semaine.

Cette « enquête flash » consiste à réanalyser, puis à séquencer, un large échantillon des tests PCR positifs effectués mercredi dernier, pour déterminer s’il s’agit de la souche habituelle du Sars-CoV-2 ou de l’un des variants préoccupants qui ont émergé ces dernières semaines au Royaume-Uni, en Afrique du Sud et au Brésil.

La première étude de ce type, qui ne portait que sur les virus de la souche britannique, « a permis d’estimer que » ces derniers « étaient responsables de 3,3% des cas de Covid-19 diagnostiqués par RT-PCR en France au moment de l’enquête », les 7 et 8 janvier, « avec une présence hétérogène sur le territoire national pouvant varier de 0,2% en Bourgogne-Franche-Comté à 6,9% en Île-de-France », avait détaillé Santé publique France.

Se basant sur des résultats préliminaires de cette deuxième enquête flash, le ministre de la Santé, Olivier Véran, avait indiqué dimanche dans le JDD que la circulation du variant anglais s’intensifiait « de 50 % chaque semaine  mais de manière moins intense qu’à l’étranger où des hausses de 70 à 100 % ont été relevées ».

Le Pr Bruno Lina, en charge de cette cartographie, avait également parlé dimanche sur BFMTV d’une progression « pas aussi importante que ce qu’on a pu observer dans d’autres pays européens », appelant à rester prudent avant que des chiffres plus précis soient disponibles.

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