Covid-19 : inquiétude de la 3e vague épidémiologique plus actuelle que jamais
La presse quotidienne continue de relayer fortement les inquiétudes relatives au regain de la pandémie à coronavirus au Sénégal.
« La 3e vague de Covid confirmée par un record de 733 nouveaux cas en 24 h », constate le quotidien Vox Populi citant le bulletin épidémiologique publié mercredi par le ministère de la Santé et de l’Action sociale.
« À la date d’hier mercredi, il n’y avait aucun lit disponible pour les malades nécessitant de l’oxygène et ceux qui doivent être admis en Réa-Covid dans les centres de traitement des épidémies de Dakar », la capitale, qui représente l’épicentre de l’épidémie, signale L’Observateur.
Il rapporte que cette situation « a provoqué des transferts vers les établissements privés dont certains réclament au patient une caution d’au moins 2 millions de francs CFA », d’où la manchette du journal : « La caution contre la mort ».
Un détail saisissant confié au journal par le directeur de la lutte contre la maladie : « La quantité d’oxygène qui se consommait en une année en temps normal peut être consommée en un mois avec la pandémie », selon docteur Babacar Guèye.
Dans ce contexte, le journal Le Quotidien juge l’Etat « anesthésié », le Sénégal se retrouvant « dans le creux de la vague alors que qu’aucune stratégie n’est encore définie », alors même que l’observance des gestes barrières est « jetée aux corbeilles ».
Aussi, en Conseil des ministres, le président Macky Sall a-t-il demandé « à intensifier la remise à niveau des centres de traitement des épidémies (CTE) » et « à procéder à la relance du comité national de gestion des épidémies », indique Le Quotidien.
Le Soleil note que dans le même temps, Macky Sall a insisté « sur le respect des gestes barrières ». Le quotidien Tribune, parlant de l’association Tabaski-coronavirus, prévient pour sa part contre « une marinade explosive ».
« Une chaîne de contamination plus dynamique avec l’irruption d’un variant qui élargit la cible des proies du virus, c’est la psychose totale en cette veille de tabaski où les populations ont plutôt la tête au festin et au sacrifice rituel », écrit Kritik’.
« La crainte que les mouvements des populations explosent le rythme de la contamination est bien réelle, alors que le dispositif médical, à bout de souffle, traîne un manque de vaccins qui risque davantage d’exposer les populations », ajoute-t-il.
« Un cocktail plus qu’explosif, pour ne pas dire une marinade pimentée, qui remet le virus au centre de toutes les attentions », conclut Kritik’, Wa Grand place faisant observer que les médecins se trouvent « dans un +burn out+ total ».
Lii quotidien note que le gouvernement et le ministre de la Santé et de l’Action sociale en particulier, sont appelés « à se remettre au travail, afin d’asseoir +la maîtrise rapide de cette nouvelle poussée de la pandémie+ », conformément aux instructions du président de la République.
Or, si l’on en croit Walfquotidien, l’Etat se trouve « entre deux feux », que sont « le marteau des médecins et l’enclume des populations ». Ce qui fait que le chef de l’Etat « pourrait être amené à prendre des mesures drastiques pour faire face à la crise sanitaire dont la troisième vague devient particulièrement inquiétante ».
« Toutefois, analyse Walfquotidien, il pourrait être confronté à la résistance des populations qui lui reprocheront d’avoir manqué de donner le bon exemple avec les rassemblements lors de ses tournées économiques à travers le pays ».
« Tout le monde doit avoir peur ! », s’exclame Tribune. En dépit de chiffres donnant « des sueurs froides », la masse, au vu de son comportement, « semble donner l’impression d’ignorer la résurgence de la pandémie, qui est en train de faire des ravages chez les jeunes, les adultes et les personnes âgées », ajoute le même journal.
« Inquiétude et espoir », tempère le quotidien Enquête, selon lequel la nouvelle vague, beaucoup plus contagieuse certes, « est, jusque-là, moins mortelle et moins grave ». Il cite un épidémiologique qui explique : « 50 à 60% des cas sont des jeunes…il y a beaucoup de cas, mais moins de décès ».
D’autres détails sont donnés par le journal, citant les « dernières études de l’Institut Pasteur de Dakar », selon lesquelles de « 1% il y a quelques semaines, à 30% », le variant delta « continue sa montée en puissance au Sénégal ».
Divers sujets de second plan sont au menu des quotidiens. Le Soleil par exemple s’intéresse à la remise de 200 tracteurs et motoculteurs aux agriculteurs sénégalais.
« La dynamique de mécanisation se poursuit », dit-il à travers sa une. « Macky poursuit la modernisation agricole », renchérit le quotidien L’As. « Macky Sall gâte les producteurs et annonce la révolution agricole », insiste Le Témoin quotidien, alors que Sud Quotidien, très éloigné de ce sujet, traite de la question du cumul des mandats publics.
« Entre incompatibilité et mal gouvernance », lit-on à la une du journal, selon lequel la question de la limitation des mandats « est sans doute l’une des réformes majeures passées sous silence par le dernier dialogue politique ».
Il estime que la problématique du cumul des mandats électifs locaux ou nationaux électifs avec des fonctions nominatives « pose un réel souci de gouvernance au Sénégal avec des élus locaux qui gouvernent par procuration ».
APS