Covid-19: 3 millions de morts dans le monde, la pandémie «en pleine expansion»
Plus de 3 millions de morts du Covid-19 ont été officiellement recensés dans le monde depuis sa découverte en Chine en décembre 2019, selon un comptage de l’AFP à partir de bilans fournis par les autorités de santé, ce samedi matin 17 avril. C’est déjà bien au-delà de la plupart des épidémies virales des XXe et XXIe siècles, aux exceptions notables de la terrible « grippe espagnole » et du sida.
L’accalmie du mois de mars aura été de courte durée. Le nombre de décès quotidiens dus au Covid-19 est de nouveau en hausse dans le monde. En moyenne, plus de 12 000 morts par jour la semaine passée, approchant des 14 500 décès quotidiens recensés fin janvier, au plus haut de l’épidémie.
Plus de 139 millions de cas de contaminations ont, eux, été recensés, dont environ 730 000 par jour actuellement, un chiffre également en hausse constante depuis fin février. Sur la seule journée du vendredi 16 avril, plus de 829 000 cas ont été enregistrés en 24 heures, un record.
La pandémie est à « un point critique », estimait déjà lundi dernier, le 12 avril, l’Organisation mondiale de la santé (OMS). La responsable technique de l’OMS, Maria Van Kerkhove, a alerté ce mardi sur une pandémie « en pleine expansion », qui « croît de manière exponentielle ».
Les pays où la pandémie flambe
Au Brésil, deuxième pays le plus endeuillé au monde, quelque 3 000 décès sont annoncés chaque jour. Ce chiffre a plus que doublé depuis la mi-février.
La hausse des décès est également extrêmement rapide en Inde, confrontée à une troisième vague virulente. Plus de 1 000 décès quotidiens sont recensés dans ce pays, soit neuf fois plus que début mars.
En Thaïlande, l’épidémie flambe également : au cours des dix derniers jours, le nombre total d’infections est passé de 29 900 à plus de 40 500. De nouvelles restrictions seront imposées à partir de dimanche 18 avril, notamment l’interdiction de la vente d’alcool dans les restaurants et les bars à Bangkok, épicentre de la troisième vague de Covid-19. Les lieux de divertissement seront quant à eux fermés dans tout le pays pendant deux semaines.
Les États qui s’en sortent
Avec 127 225 décès, le Royaume-Uni est le pays d’Europe le plus endeuillé par le Covid-19. Mais le pays de Boris Johnson ne déplore plus aujourd’hui qu’une trentaine de décès chaque jour, après un pic à plus de 1 200 morts quotidiens fin janvier. Lundi a marqué la fin de plus de trois mois de confinement. Le gouvernement britannique a lancé dès début décembre une campagne de vaccination massive qui a permis d’administrer au moins une dose à 60 % de sa population adulte.
De même, les États-Unis, pays le plus touché du monde avec 566 224 décès, ont vu l’épidémie fortement reculer depuis fin janvier, même si les chiffres sont de nouveau à la hausse dans certains États.
Les bénéfices de la vaccination sont également observables en Israël, où 6 personnes sur 10 ont reçu au moins une dose de vaccin. Le pays ne déplore plus que 6 à 7 décès par jour, presque 10 fois moins que fin janvier, au plus fort de la pandémie.
Valse-hésitation en Europe
En Europe, la valse-hésitation entre restrictions supplémentaires pour freiner la propagation et assouplissements pour soutenir l’économie et calmer le mécontentement bat son plein.
L’Espagne a prolongé ce samedi jusqu’à début mai la quarantaine obligatoire pour tous les passagers arrivant sur son territoire depuis le Brésil, le Pérou, la Colombie et neuf États africains, en raison des craintes liées aux variants du coronavirus.
Plusieurs pays européens ont, eux, annoncé des assouplissements. Le Danemark va ainsi accélérer sa réouverture dès le 21 avril, avec des spectateurs dans les stades et des clients au restaurant.
L’Italie devrait amorcer la réouverture des restaurants et des établissements scolaires à partir du lundi 26 avril.
En France, « c’est autour de la mi-mai que pourront démarrer les réouvertures », a affirmé Garbiel Attal, porte-parole du gouvernement, en rappelant qu’il s’agissait de rouvrir « certaines terrasses et certains lieux de culture ». Le gouvernement avance cependant à pas prudents, face à une épidémie qui a déjà fait 100.000 morts et dont les indicateurs se stabilisent à un niveau élevé.
Comment se représenter de manière plus croncrète le bilan actuel de cette pandémie qui dépasse les trois millions morts ? C’est comme si la totalité de la population de l’agglomération de Dakar, capitale du Sénégal, avait disparu.
Trois millions de morts, c’est aussi trois fois le bilan de la guerre Iran-Irak des annés 1980. Ou encore 2 000 fois le nombre de victimes du naufrage du Titanic. Voilà pour l’ordre de grandeur.
Si l’on compare à présent ce chiffre avec les autres grandes épidémies grippales de ces dernières années, le Covid-19 a déjà fait plus de morts que la plupart d’entre elles. Tous les ans, les grippes saisonières tuent entre 300 et 650 000 personnes. En 2009, la grippe A H1N1 avait fait entre 150 et 575 000 morts selon la revue médicale The Lancet. Seule la grippe espagnole, en 1918, avec ses 50 millions de morts, devance encore largement le Covid-19.
Concernant les autres épidémies, le bilan du nouveau coronavirus dépasse déjà largement les 15 000 morts causés par Ebola, un virus beaucoup plus létal, mais moins contagieux.
Enfin, le Sida, lui, a entrainé la mort de 33 millions de personnes soit 11 fois plus que le SARS-CoV-2. Certes, mais le VIH est apparu il y a 50 ans contre 17 mois pour le Covid-19.
RFI