Conflit Airbus-Boeing: l’UE et les États-Unis signent une trêve de cinq ans

Conflit Airbus-Boeing: l’UE et les États-Unis signent une trêve de cinq ans

L’Union européenne et les États-Unis ont annoncé ce mardi une trêve de cinq ans pour régler le vieux conflit Airbus/Boeing qui empoisonne leur relation, signe tangible d’un apaisement entre les deux blocs après les années Trump. 

Les avancées dans le vieux contentieux euro-américain sur les subventions à Airbus et Boeing sont la manifestation concrète du retour du dialogue entre les États-Unis et l’Union européenne. Au bout de 17 ans de sanctions et de droits de douane réciproques, les négociateurs ont réussi à conclure à temps une nouvelle trêve, après celle de quatre mois instaurée en mars.

Après des années de bataille juridique devant l’Organisation mondiale du commerce, les deux parties se sont accordées sur une trêve de cinq ans. Elle accompagnée d’une suspension des droits de douane punitifs qu’Américains et Européens s’étaient mutuellement infligés au cours du temps, indique notre correspondant à Bruxelles, Pierre Benazet.

« La réunion a commencé avec une percée sur les avions (…). Nous avions décidé conjointement de résoudre cette dispute. Aujourd’hui on a tenu promesse », a déclaré la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, après l’arrivée du président américain Joe Biden à Bruxelles pour un sommet UE-États-Unis, le premier du genre depuis 2017. « Cet accord ouvre un nouveau chapitre dans notre relation, car nous passons d’un contentieux à une coopération sur l’aéronautique, après 17 ans de dispute », s’est réjouie Ursula von der Leyen.

Les États-Unis tentent de rallier l’UE dans leur bras de fer avec la Chine et voulaient profiter de ce sommet pour apaiser une relation transatlantique mise à mal par les années Trump. « Nous sommes convenus de travailler ensemble pour contester et contrer les pratiques non commerciales de la Chine dans ce secteur, qui donnent aux entreprises chinoises un avantage déloyal », a déclaré dans un communiqué le président américain Joe Biden. « C’est un modèle sur lequel nous pouvons nous appuyer pour relever d’autres défis posés par le modèle économique de la Chine ».

« Un signal important »

Le ministre allemand de l’Économie Peter Altmaier a salué « un signal important pour la coopération et la relance des relations transatlantiques ». « Nous avons besoin de moins, pas de plus de droits de douane » car ces derniers « nuisent aux deux côtés », a-t-il ajouté.

Sur Twitter, le président Emmanuel Macron y a vu une « bonne nouvelle » pour les viticulteurs français. « Avec l’accord décidé sur le litige Airbus-Boeing, les droits de douane américains, notamment sur le vin français, sont levés. Voilà les premiers résultats de notre nouvelle relation avec les États-Unis », a-t-il écrit.

Pour l’Union européenne, c’est de bon augure pour espérer d’ici fin 2021 des percées dans un autre dossier, le différend sur l’acier et l’aluminium qui dure depuis l’imposition de droits de douane considérables par Donald Trump il y a trois ans.

À l’occasion de ces retrouvailles symboliques, les États-Unis et l’Union européenne ont aussi lancé un programme commun de lutte contre le réchauffement climatique. Ils ont aussi fait des concessions politiques, réciproques, les Européens avec la qualification de la Chine de défi systémique pour l’Otan et pour Joe Biden en n’abordant pas le sujet du gazoduc germano-russe Nord Stream II

RFI