Canada: 182 tombes anonymes découvertes près d’un ancien pensionnat
Cela fait suite à la détection de 751 tombes la semaine dernière à Marieval, en Saskatchewan dans l’ouest du pays, et des restes de 215 écoliers à Kamloops en Colombie-Britannique fin mai.
La communauté de Lower Kootenay en a fait l’annonce ce mercredi. Des fouilles ont mis à jour 182 tombes anonymes sur le site d’un ancien pensionnat accueillant des autochtones au Canada, troisième découverte de ce type en un mois, a indiqué mercredi une communauté.
Localisation à l’aide de géo-radars
Cette découverte, près de l’ancien pensionnat St Eugene à Cranbrook, en Colombie-Britannique, province la plus à l’ouest du Canada, fait suite à la détection de 751 tombes la semaine dernière à Marieval, en Saskatchewan dans l’ouest du pays, et des restes de 215 écoliers à Kamloops en Colombie-Britannique fin mai.
La communauté de Lower Kootenay dit avoir mené les recherches en 2020 et localisé ces tombes à l’aide de géo-radars, près de cet ancien pensionnat géré entre 1912 et les années 1970 par l’Eglise catholique, au nom de l’Etat canadien.
« Certains des restes ont été enterrés dans des tombes à environ 3 à 4 pieds de profondeur », soit 90 à 120 centimètres, a précisé la communauté autochtone Lower Kootenay, de la Première nation Ktunaxa.
« Tous les enfants autochtones âgés de 7 à 15 ans devaient, selon la loi, aller dans des pensionnats autochtones où nombre d’entre eux ont reçu des traitements cruels et parfois mortels », détaille le communiqué.
Traumatisme
Jeudi passé, une autre communauté autochtone avait annoncé la découverte de plus de 751 tombes anonymes sur le site d’un pensionnat au Canada. Le mois dernier, l’identification des restes de 215 enfants près d’un autre établissement autochtone avait déjà meurtri et indigné le pays.
« Nous avons repéré 751 tombes non marquées », sur le site d’un ancien pensionnat hébergeant des enfants autochtones à Marieval, en Saskatchewan, dans l’ouest du Canada, a déclaré ce jeudi le chef de la nation Cowessess, Cadmus Delorme.
« Ce n’est pas une fosse commune, ce sont des tombes non-identifiées », a-t-il ajouté. Les victimes sont principalement des enfants, selon lui. Le nombre exact de tombes doit être confirmé dans les prochaines semaines, en raison d’une marge d’erreur des géo-radars utilisés, a-t-il ajouté.
Quelques tombes ont sans doute été surmontées de stèles identifiant les victimes, mais certaines d’entre elles ont été retirées « par des représentants de l’Eglise catholique », un geste criminel au Canada, selon lui.
Ces découvertes viennent raviver le traumatisme vécu par quelque 150.000 enfants amérindiens, métis et inuits, coupés de leurs familles, de leur langue et de leur culture, et enrôlés de force jusque dans les années 1990 dans 139 de ces pensionnats à travers le pays.
Nombre d’entre eux ont été soumis à des mauvais traitements ou à des abus sexuels, et plus de 4.000 y ont trouvé la mort, selon une commission d’enquête qui avait conclu à un véritable « génocide culturel » de la part du Canada.