Afghanistan : les Taliban lancent des consultations, Massoud demande des armes aux Américains

Afghanistan : les Taliban lancent des consultations, Massoud demande des armes aux Américains

Les évacuations se poursuivent à Kaboul, où de nombreux Afghans candidats à l’exil attendent à l’aéroport. Depuis dimanche, 12 personnes sont mortes, victimes de tirs ou de bousculades. Les consultations entre Taliban et anciens membres de l’exécutif afghan se poursuivent jeudi. Suivez en direct les derniers développements.

  • 12 h 00 (heure de Paris) : L’appel à l’aide à la France d’un Afghan menacé

Sur France 24, jeudi, un Afghan, affirmant avoir travaillé durant près de 50 ans à l’ambassade française à Kaboul, a lancé un appel afin d’obtenir l’asile en France. « J’ai travaillé 48 ans à l’ambassade de France, et maintenant j’ai beaucoup de problèmes à Kaboul », dit-il, ajoutant avoir passé la nuit dans la rue. « Pour moi, c’est difficile, les Français ne sont pas là, il n’y a que les gardes à l’ambassade ».

En effet, à la suite de la prise de pouvoir par les Taliban, l’ambassade de France a été transférée à l’aéroport de Kaboul. « Ce n’est pas possible (de s’y rendre), car il y a beaucoup de monde », poursuit-il, évoquant une dizaine de milliers de personnes désireuses de s’exiler en France, Allemagne, ou encore en Angleterre.

« On ne peut pas vivre à Kaboul, parce qu’il y a les Taliban, et nils cherchent les gens qui ont travaillé pour l’étranger », s’inquiète-t-il encore, implorant la France de l’aider, lui et sa famille.

  •  11 h 27 : Le fils du commandant Massoud réclame des armes à Washington

Ahmad Massoud, fils du commandant Ahmed Shah Massoud assassiné en 2001 par Al-Qaïda, réclame un soutien américain en armes et munitions pour sa milice en Afghanistan afin de résister aux Taliban qui ont repris le pouvoir à Kaboul, dans une tribune publiée mercredi par le quotidien Washington Post.

« L’Amérique peut encore être un grand arsenal pour la démocratie » en soutenant ses combattants moujahidines « qui sont à nouveau prêts à affronter les talibans », assure-t-il.

  • 11 h 02 : Cinq familles afghanes exfiltrées de Kaboul sont arrivées à Lille

Cinq familles afghanes, particulièrement menacées dans leur pays tombé aux mains des talibans et exfiltrées par la France, ont été accueillies mercredi soir à Lille, a annoncé jeudi la maire PS Martine Aubry sur France inter, précisant que d’autres suivraient.

Les premiers Afghans mis en sécurité par la France sont arrivés mercredi à Paris à bord d’un avion de l’Armée de l’Air, qui transportait plus de 200 passagers dont nombre de femmes et enfants. D’autres évacuations par ce pont aérien sont prévues dans les jours à venir.

Martine Aubry s’était « réjouie » dès mercredi de l’exfiltration d’Afghans « en danger imminent », appartenant notamment au monde de la culture, de l’éducation, de la justice, de la santé, ou des médias, pour nombre desquels elle s’était mobilisée depuis un mois.

  • 10 h 07 : « Il n’y a pas de ‘talibanisme’ soft », martèle Clément Beaune

Le secrétaire d’État français aux Affaires européennes a réitéré, jeudi, qu’il n’y aurait de la part de la France « aucune reconnaissance » ni « complaisance » avec le régime taliban à Kaboul, et dit souhaiter la poursuite du « processus politique » en cours.

« Il n’y a aucun contact politique, il n’y aura aucune complaisance, aucune connivence de quelque sorte que ce soit avec le régime taliban. Il n’y a pas de ‘talibanisme’ soft », a martelé jeudi matin Clément Beaune sur Franceinfo.

« Il y a malheureusement une victoire militaire (…) des Taliban en Afghanistan et il y a un processus politique qui se déroulait entre Afghans depuis un certain nombre de mois et dont on ne peut que souhaiter qu’il se poursuive », a-t-il déclaré. 

« On a aujourd’hui le pire en Afghanistan. Si, au gouvernement, il y avait d’autres factions politiques que les Taliban dans un gouvernement plus large (…) ce serait une un peu moins mauvaise nouvelle », a-t-il estimé.

  • 10 h 01 : Josep Borrell dénonce une défaillance des services de renseignement

Le chef de la diplomatie européenne a qualifié, jeudi, les événements en Afghanistan de « catastrophe » et de « cauchemar », et a pointé du doigt une défaillance des services de renseignement pour leur incapacité à anticiper la rapidité du retour des taliban au pouvoir.

Environ 400 auxiliaires afghans du bloc et leur famille ont été évacués vers l’Europe, a-t-il précisé, mais 300 autres tentent toujours de se rendre à l’aéroport de Kaboul.

C’est « notre devoir moral » de sauver les Afghans qui ont travaillé pour les structures de l’UE, a affirmé Josep Borrell, soulignant néanmoins qu’il ne serait pas possible de tous les faire sortir du pays.

Par ailleurs, ajoute-t-il, la prise du pouvoir par les Taliban en Afghanistan représente « le plus important évènement géopolitique » depuis la crise de Crimée en 2014 et « une nouvelle opportunité » pour la Chine, la Russie et la Turquie d' »étendre leur influence » en Asie centrale.

Josep Borrell a, en outre, réaffirmé la nécessité pour l’Europe de « discuter avec les Taliban » pour contenir la crise humanitaire, mais sans que cela signifie une reconnaissance diplomatique formelle du régime.

  • 7 h 51 : Douze décès depuis dimanche à l’aéroport de Kaboul

Concernant la situation sur le terrain, l’Otan et des responsables taliban ont fait savoir que 12 personnes sont mortes depuis dimanche à l’aéroport de la capitale afghane et dans ses alentours, victimes de tirs ou de bousculades.

Les Taliban ont appelé les Afghans ne disposant pas des titres nécessaires pour voyager à quitter l’aéroport de Kaboul et à rentrer chez eux, a précisé un responsable taliban.

  • 7 h 45 : Les consultations entre chefs taliban et anciens dirigeants se poursuivent

Les consultations entre chefs taliban et membres de précédents gouvernements afghans se poursuivent, a annoncé, jeudi 19 août, un responsable taliban.

Selon ce responsable taliban, des personnalités ayant déjà occupé des responsabilités dans l’exécutif afghan dans le passé se verront proposer des postes dans le futur gouvernement que les combattants islamistes veulent mettre en place dans le sillage de la prise de Kaboul dimanche.

Les Taliban ont déjà rencontré d’anciens responsables politiques, notamment l’ancien président Hamid Karzaï et l’ex-vice-président Abdullah Abdullah.

  • 4 h 46 : Un groupe de 48 Afghans exfiltrés par Madrid arrivent en Espagne

Le premier avion espagnol, ramenant de Kaboul une cinquantaine d’Afghans et quelques Espagnols, est arrivé, jeudi 19 août au matin à la base militaire de Torrejón de Ardoz (nord-est de Madrid).

L’appareil militaire, un Airbus A400M qui avait quitté Dubaï mercredi soir vers 18 h, est l’un des trois appareils mobilisés par le gouvernement espagnol pour assurer un pont aérien afin d’exfiltrer d’Afghanistan les quelques Espagnols qui s’y trouvent bloqués depuis la prise du pouvoir des Taliban, mais aussi tous les Afghans ayant travaillé avec l’Espagne, ainsi que leurs familles.

Ce premier groupe était composé de 48 Afghans et de cinq Espagnols. Ils devaient d’abord se soumettre à certaines formalités, notamment un test de détection du Covid-19.

Outre le rapatriement des citoyens espagnols, l’objectif de Madrid, a expliqué le ministre des Affaires étrangères, est de « transférer toutes ces personnes qui ont collaboré avec l’Espagne et leurs familles ».

Madrid a également accepté de faire sortir d’Afghanistan le personnel local de l’Union européenne (UE) et de l’OTAN, et de l’acheminer vers l’Espagne, qui servira ainsi de « point d’entrée dans l’UE », en réponse à une demande de ces deux institutions. Ces ressortissants afghans seront ensuite envoyés dans divers pays européens.

Le chef de la diplomatie européenne, l’Espagnol Josep Borrell, a indiqué mercredi dans une interview à la télévision nationale espagnole que l’UE avait « 400 personnes à rapatrier ».

Selon les estimations les plus fréquentes, l’Espagne voudrait évacuer entre 500 et 600 personnes, en grande majorité des Afghans.

Le nombre des Espagnols qui se trouvaient à Kaboul lors de la chute de la ville aux mains des talibans est, en effet, très faible. Il comprend essentiellement des fonctionnaires – quelques diplomates et les policiers qui assurent leur sécurité – ainsi que quelques civils.

  • Biden évoque un possible maintien des troupes américaines au-delà du 31 août

Mercredi, le président américain, Joe Biden, a annoncé que les troupes américaines pourraient rester en Afghanistan au-delà du 31 août, date à laquelle doit prendre fin l’intervention militaire américaine dans le pays, afin d’évacuer les Américains encore présents sur le territoire.

Le Pentagone a déclaré que l’armée américaine n’était pas actuellement capable de joindre les personnes ne se trouvant pas à l’aéroport de Kaboul.

« S’il reste des citoyens américains, nous resteront jusqu’à ce qu’ils soient tous évacués », a déclaré Joe Biden lors d’un entretien à la chaîne de télévision américaine ABC News.

Le président américain a été vivement critiqué pour sa gestion du retrait des troupes américaines, alors que les scènes de chaos à l’intérieur et autour de l’aéroport de Kaboul, où des personnes tentaient désespérément de quitter le pays, ont fait le tour du monde.

Joe Biden a dit ne pas penser qu’il aurait été possible de retirer les troupes américaines d’Afghanistan sans le type de « chaos » constaté ces derniers jours dans le pays, où les insurgés taliban ont pris dimanche le contrôle de la capitale Kaboul.

« L’idée que, d’une façon ou d’une autre, il y avait une issue sans qu’un chaos s’ensuive, je ne vois pas comment cela était possible », a-t-il dit.

France 24 (Avec AFP)