Affaire Batiplus: le FBI découvre des ramifications vers le terrorisme international

Affaire Batiplus: le FBI découvre des ramifications vers le terrorisme international

L’affaire du détournement à Batiplus , connait de nouveaux rebondissements, avec la récente implication du Fbi, dont un officier qui a séjourné en toute discrétion à Dakar, vient de livrer les conclusions de son enquête:  Une grave affaire de criminalité financière, sur fond de financement du terrorisme international. De graves accusations contre le DG de l’entreprise.

Selon le quotidien Enquête qui revient sur les faits,  » c’est en  début mars 2020, à la faveur de deux perquisitions conjointement menées, la police sénégalaise a mis la main sur un premier montant de 574 millions F CFA (composé de 525,497 millions F CFA, 73 590 euros et 1 350 dollars) en liquide détenus par un commerçant libanais du nom de H. Hashim, et sur un second pactole de 66,958 millions F CFA (composé de 48,483 millions F CFA, 21 230 euros et 9 350 dollars) dans le magasin de son compatriote A. Soufan ».

Ces sommes, selon la même source, étaient collectées et déposées entre les mains des deux commerçants susnommés par M. Fall, courtier depuis 15 ans chez Batiplus. Une société implantée dans plusieurs pays d’Afrique de l’Ouest et spécialisée dans les domaines « juteux » du fer à béton, des matériaux de construction, des BTP et autres sanitaires.

Lors de sa garde à vue , M. Fall avait révélé aux enquêteurs que depuis plusieurs années, il a toujours collecté et livré des milliards de cash. Des sommes faramineuses extraites de la comptabilité traçable de Batimat et Batiplus, deux enseignes bien implantées au Sénégal, et appartenant aux frères M. Hassan et M. El. Fares, une famille libanaise dont l’un des membres, Hassan Fares, fut inculpé, emprisonné en 2006 car soupçonné d’avoir blanchi plusieurs milliards de francs CFA.

Et ce n’est pas tout, puisqu’un autre membre de cette famille, , un neveu des Fares dénommé Abbas Fawaz Loutfe, par ailleurs directeur de Batimat, est recherché par la justice des Etats-Unis. Il serait  soupçonné par le Trésor américain de transporter des fonds en liquide collectés au Sénégal et destinés au Hezbollah libanais.

Et c’est ce point de jonction qui explique l’implication du FBI dans l’affaire Batimat, dès que l’ambassade américaine à Dakar a eu vent de la grosse saisie de cash  Batimat, opérée par nos limiers.

Une  mafia du cash pilotée de main de maître par Ch. Ch. Samra, Directeur général de Batiplus. L’enquête de la justice sénégalaise a établi que ce dernier a décaissé, au vu de seulement 65 reçus sur plusieurs centaines, des fonds s’élevant à plus de 2,8 milliards de francs CFA. Suffisant pour que le parquet de Dakar requière un mandat de dépôt. Curieusement, Ch. Ch. Samra est  toujours libre comme l’air: Il n’a jamais été arrêté, encore moins incarcéré.

Au contraire, c’est celle par qui toute cette histoire a éclaté, qui devait servir d’agneau du sacrifice, est celle qui a séjourné en prison durant plusieurs mois, avant de bénéficier d’une liberté provisoire. Elle s’appelle Rachel Sleylaty, et a seulement 24 ans, et officiait comme caissière à Batiplus. c’est suite à une plainte de Samra, l’accusant d’avoir détourné 126 millions de FCfa qu’une enquête fut ouverte.  Et c’est en produisant les preuves de ses décaissements, que des anomalies sont apparues. L’enquête poussée, a permis de mettre à nu la délinquance financière des Farès, qu’il convient d’appeler l’affaire Batiplus.

D’ailleurs, aux Etats-Unis, selon Enquête, cette jeune dame aurait été félicitée pour avoir aidé à dévoiler “ce gang qui vole au Trésor sénégalais des milliards dont une partie sert, à en croire le renseignement américain, à financer l’activité violente du Hezbollah”.

Pour rappel, le Hezbollah, fondé en juin 1982, mais révélé publiquement en février 1985, est un groupe islamiste chiite et un parti politique basé au Liban.

Par Senenews