À Tulsa, Biden affirme être venu «rompre le silence» sur le massacre d’Afro-Américains
Joe Biden a affirmé mardi 1er juin s’être rendu sur les lieux du massacre d’Afro-Américains à Tulsa, dans l’Oklahoma, il y a 100 ans afin d’« aider à rompre le silence » qui a longtemps pesé sur l’un des pires épisodes de violence raciste de l’histoire des États-Unis.
« Les événements dont nous parlons se sont déroulés il y a 100 ans, et cependant, je suis le premier président en 100 ans à venir à Tulsa », a insisté le démocrate en disant vouloir « faire éclater la vérité ». « Je suis venu ici pour aider à rompre le silence. Car dans le silence, les blessures se creusent ».
Le président a rappelé l’horreur du massacre de Tulsa, a évoqué ces explosifs lancés depuis des avions privés sur le quartier noir de la ville. Et a rappelé qu’aucune arrestation n’a jamais eu lieu. « Ce n’était pas des émeutes, c’était un massacre. L’un des pires de notre histoire mais pas le seul. » Il a « pendant trop longtemps été oublié dans notre Histoire. Aussitôt qu’il s’est produit, il y a eu un effort manifeste pour l’effacer de notre mémoire », a-t-il dénoncé en soulignant la présence dans le public, devant lui, de trois survivants centenaires de ce massacre : Viola Fletcher, Hughes Van Ellis et Lessie Benningfield Randle.
« Certaines injustices sont si atroces, si terrifiantes, si douloureuses qu’elles ne peuvent pas rester enterrées », a poursuivi l’ancien vice-président de Barack Obama.
Le président le reconnait : les conséquences de cette tragédie sont encore perceptibles à Tulsa, la communauté noire n’a jamais retrouvé la prospérité dont elle jouissait au début du siècle. Joe Biden a promis de tenter de réparer ces injustices. Il a présenté des mesures pour lutter contre les inégalités économiques subies par les Noirs, rapporte notre correspondante à Washington, Anne Corpet.
L’aspect sacré du droit de vote
Joe Biden a profité de ce discours historique pour dénoncer les attaques « absolument sans précédent » contre le droit de vote des Afro-Américains, « le droit le plus fondamental », par le biais de lois restreignant l’accès aux urnes dans certains États conservateurs. « Ce droit sacré est attaqué avec une intensité que je n’ai jamais vue », a déclaré le démocrate.
Depuis la présidentielle, les projets de loi limitant l’accès au vote se sont multipliés dans les États à l’initiative des républicains. Ils sont dénoncés par les démocrates comme frappant particulièrement les minorités.
À Tulsa, le président a donc promis de se « battre » pour qu’une loi électorale censée protéger l’accès aux urnes soit adoptée en juin par le Congrès, ainsi qu’un autre texte nommé en hommage à John Lewis, figure de la lutte pour les droits civiques décédé en 2020.
La Chambre des représentants, contrôlée par les démocrates, a approuvé en mars le premier projet de loi (HR.1). « Le Sénat l’examinera plus tard ce mois-ci et je me battrai comme un diable, avec tous les outils à ma disposition, pour qu’il soit adopté », a-t-il déclaré, tout en admettant que sa majorité à la chambre haute était trop étriquée pour garantir ce vote.
RFI (Avec AFP)