🇪🇺 “100.000 euros pour des vacances”: après le Qatar, le Maroc également impliqué dans le scandale de corruption du Parlement européen

🇪🇺 “100.000 euros pour des vacances”: après le Qatar, le Maroc également impliqué dans le scandale de corruption du Parlement européen

Dans l’enquête du parquet fédéral sur un scandale de corruption au Parlement européen, le Maroc semble désormais jouer un rôle aux côtés du Qatar. Selon “De Morgen”, l’un des personnages clés de l’affaire est soupçonné d’être “intervenu politiquement auprès de députés européens en faveur du Qatar et du Maroc, contre paiement”.

Le Parlement européen est dans l’œil du cyclone depuis que la justice belge a effectué des perquisitions le week-end dernier dans le cadre d’une enquête pour corruption. Les enquêteurs soupçonnent un État du Golfe d’essayer d’influencer la prise de décision en offrant de grosses sommes d’argent et des cadeaux substantiels à des personnes occupant des postes stratégiques au Parlement. L’État impliqué serait le Qatar.

Plus d’un million et demi d’euros ont été retrouvés en cash par les enquêteurs, en Belgique, dont une partie importante chez Pier Antonio Panzeri, député européen et personnage clé de l’affaire.

Le Maroc également concerné

Selon les documents judiciaires que De Morgen a pu consulter, M. Panzeri est soupçonné d’être “intervenu politiquement auprès de députés européens en faveur du Qatar et du Maroc, contre paiement”.

“100.000 euros pour les vacances”

La fille de Panzeri, âgée de 38 ans, et sa femme M.C., âgée de 67 ans, qui vivent près de Bergame, étaient au courant et elles communiquaient entre elles sur la façon dont l’argent serait dépensé. Par exemple, la femme de Panzeri avait regardé les prix pour des vacances pendant les fêtes de Noël. “100.000 euros pour des vacances comme l’année dernière.”

Femme et fille arrêtées

Vendredi, 600.000 euros en espèces ont été saisis au domicile de M. Panzeri à Bruxelles, et ce dernier a également été privé de sa liberté. En Italie, la femme de Panzeri, M.C., et sa fille S. ont également été arrêtées, selon les médias italiens, ce qui a été confirmé au média Politico. Elles auraient joué un rôle actif dans les affaires illégales de leur mari et père, qui aurait reçu beaucoup d’argent et de nombreux cadeaux.

L’argent saisi par le parquet de Bruxelles auprès de Pier Antonio Panzeri et d’Eva Kaili, qui a été évincée de son poste de vice-présidente du Parlement mardi. © AFP

“Fâchée et déçue”

Les eurodéputés des différents groupes du Parlement européen se sont unis mardi derrière le même message demandant davantage de transparence, au fil d’un débat abordant les soupçons de corruption pesant sur certains membres ou travailleurs de cette institution. Ceux qui ont pris la parole ont généralement manqué de mots pour exprimer leur colère, frustration ou déception après avoir appris l’existence d’une vingtaine de perquisitions, quatre personnes en détention préventive dont une vice-présidente de l’assemblée (entre-temps démise de cette fonction) et la saisie de centaines de milliers d’euros.

“Je suis fâchée et extrêmement déçue de voir un tel mépris de la démocratie, de nos concitoyens et de ce parlement”, a indiqué l’élue N-VA Assita Kanko (groupe ECR). Comme beaucoup d’autres, elle a appelé à renforcer les règles du Parlement. “Il doit y avoir pleine transparence sur tous les contacts avec des lobbies au Parlement européen”, a insisté Hilde Vautmans (Open Vld). “Nous devons suivre rigoureusement les recommandations de notre Commission spéciale sur l’ingérence étrangère, car nous sommes une cible. Nous devons nous en rendre compte”.

La Néerlandaise Sophie in ‘t Veld (D66), collègue de groupe de l’élue Open Vld, soutient en tout cas la proposition de la Commission européenne de créer un organe d’éthique pour toutes les institutions européennes. “Élargissons le registre de transparence aux représentants d’Etats tiers”, propose-t-elle également. Cet élément apparait en effet problématique. Les “lobbyistes” du Qatar ou de tout autre Etat ne doivent pas être enregistrés pour leur action auprès des élus européens.

Pour le PTB Marc Botenga, le scandale actuel ne révèle que le sommet de l’iceberg. “Le problème est structurel”, assure-t-il. “Chaque fois que nous proposons de baisser le salaire des eurodéputés, vous nous dites qu’ils doivent être bien payés pour ne pas être corruptibles. Cela n’a visiblement pas fonctionné”, a-t-il lancé. Il a également estimé que l’action “légale” des lobbies, les pratiques de pantouflage et de doubles casquettes sont tout aussi dangereuses, révélatrices, selon lui, d’un manque de transparence et d’une culture de l’argent qui déconnecte les élus de la réalité, a-t-il fustigé.

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