🇸🇳 Sénégal: la possible amnistie de Karim Wade et Khalifa Sall fait réagir la classe politique

🇸🇳 Sénégal: la possible amnistie de Karim Wade et Khalifa Sall fait réagir la classe politique

Vers une reconfiguration politique, avec l’annonce du président Macky Sall qui envisage une amnistie « pour des personnes ayant perdu leur droit de vote ». Aucun nom n’a été précisé, mais tous les regards sont tournés vers les opposants Karim Wade –fils de l’ancien président, en exil au Qatar-, et Khalifa Sall, ancien maire de Dakar. Tous deux ont été exclus du jeu politique après des condamnations en justice, des « complots » selon eux. Signe d’ouverture ou manœuvre pour diviser l’opposition ?

Silence radio des deux principaux intéressés, qui ne se sont pas exprimés publiquement après l’annonce d’une possible amnistie. Mais le Parti démocratique sénégalais de Karim Wade a très vite rejeté cette éventualité.

« Nous pensons que l’amnistie ne blanchit pas les gens, estime Nafissatou Diallo, chargée de communication du PDS. L’amnistie c’est une amnésie collective qu’on nous demande de faire sur des faits. Alors que nous, nous jugeons que Karim Wade est innocent. Karim Wade a été jugé de manière injuste par la Crei, qui est une cour illégale. »

Nafissatou Diallo assure même que si une loi d’amnistie est présentée à l’Assemblée, le PDS ne votera pas pour, « parce que c’est une question de dignité ». « On peut réviser le procès, on peut trouver des voies et moyens pour le blanchir complètement », soutient la chargée de communication du PDS. 

Démarche de « décrispation » pour les uns, bienvenue après les résultats serrés des législatives… Stratégie purement politicienne pour les autres, avant la présidentielle de 2024, pour mettre des bâtons dans les roues d’Ousmane Sonko, qui fait figure d’opposant n°1.

Selon Thierno Bocoum, président du mouvement Agir, le chef de l’Etat « est dans des calculs politiques », « mais il est le plus indiqué pour rétablir la justice pour ces deux leaders après avoir délibérément attenté à leurs droits » écrit-il, « mieux vaut tard que jamais ».

RFI