🇸🇳 Sénégal : Polémique autour de la nomination d’Aoua Bocar Ly Tall au CNRA, les militants de Pastef crient à la trahison

La nomination d’Aoua Bocar Ly Tall au Conseil national de régulation de l’audiovisuel (CNRA) continue de susciter un vif débat au Sénégal, notamment au sein des militants du parti Pastef. Sur les réseaux sociaux, des voix s’élèvent pour dénoncer ce qu’elles considèrent comme une trahison des idéaux portés par le parti au pouvoir.

Les critiques portent principalement sur le passé politique de la nouvelle membre du CNRA, accusée d’avoir soutenu l’ancien président Macky Sall et d’avoir tenu des propos critiques envers Ousmane Sonko, leader du Pastef, notamment lors de l’affaire Adji Sarr et des manifestations de 2021.

Des militants en colère

Des figures influentes du parti ont pris la parole, comme Landing Diémé, qui a exprimé son incompréhension :
« Parfois, nous avons l’impression qu’il y a des personnes au sommet de l’État qui œuvrent pour l’échec du projet ou qui cherchent à énerver les Patriotes. Cette dame faisait partie de ceux qui ont le plus combattu Pastef. Et la voilà qui bénéficie aujourd’hui de la signature du Président Diomaye. »

Certains militants considèrent que cette nomination renvoie un signal négatif à ceux qui ont lutté pour l’alternance et qu’elle remet en question la fidélité du gouvernement aux principes défendus par le parti Pastef.

Un symbole de division ?

Les critiques rappellent également qu’Aoua Bocar Ly Tall aurait nettoyé ses comptes sur les réseaux sociaux pour effacer des publications jugées offensantes envers le parti et son leader. Cette démarche est perçue par certains comme une tentative de masquer son passé politique.

Un rôle stratégique au CNRA

Sociologue et analyste, Aoua Bocar Ly Tall rejoint un organe stratégique chargé de veiller au pluralisme, à l’éthique et à la déontologie dans les médias sénégalais. Le CNRA, créé par la loi 2006-04 du 4 janvier 2006, joue un rôle central dans la régulation du paysage audiovisuel sénégalais.

Cette controverse met en lumière les défis politiques auxquels fait face le gouvernement de Bassirou Diomaye Faye, notamment en matière de gestion des attentes des militants et de cohésion interne. La suite de cette affaire sera scrutée de près par l’opinion publique et les observateurs politiques.