🤖 L’intelligence artificielle part à la conquête des moteurs de recherche

🤖 L’intelligence artificielle part à la conquête des moteurs de recherche

Une « nouvelle ère » s’ouvre pour la recherche sur internet, a déclaré mardi Satya Nadella, le patron de Microsoft, annonçant que le géant informatique américain allait intégrer des technologies d’intelligence artificielle (IA) développées par la startup OpenAI à son moteur de recherche Bing.

On se doutait que l’intelligence artificielle douée de conversation ChatGPT, la récente révélation de Microsoft, allait être intégrée à son moteur de recherche Bing. Cela le sera dans un futur très proche et, depuis lors, une course s’est engagée avec Google qui vient de présenter sa réplique : Bard. Dans la même agitation technologique “intelligente”, le chinois Baidu a décidé également de modifier son moteur de recherche. La course tech est lancée !

Une « nouvelle ère » s’ouvre pour la recherche sur internet, Satya Nadella, patron de Microsoft, s’en félicite en présentant le futur moteur de recherche Bing boosté par ChatGPT. « La course commence aujourd’hui », souligne-t-il en faisant référence à Google qui vient tout juste de réagir (un peu en panique) aux avancées technologiques que le phénomène ChatGPT offre à Microsoft dans la course à l’innovation en ligne. De quoi déstabiliser l’omniprésent moteur de recherche, voire le faire chuter de son piédestal ? La route est encore longue et, en décembre dernier, Google détenait environ 84% du marché de la recherche en ligne, contre 9% pour Bing, d’après Statista. Mais en un an, le moteur de Microsoft a grignoté 2% au géant, ce qui fait dire au vice-président de la firme de Redmond, Yusuf Mehdi : « Nous avons plus de latitude à innover dans l’expérience utilisateur et dans la possibilité de créer des outils incroyables pour nos clients parce que nous sommes des challengers. »

Les fuites sur les réseaux sociaux sur les spécificités de ce nouveau Bing, intégré au navigateur Edge de Microsoft, étaient disponibles depuis quelques jours ici.

Une recherche sur Internet se transforme en conversation

C’est donc l’arrivée d’un Chat GPT4 dans le moteur de recherche Bing qui transformera nos habitudes. Plutôt qu’un simple renvoi vers des URL de pages sur le web, Bing et Chat GPT4 proposeront des réponses rédigées (comme une conversation) à nos questions, les sources de ses réponses seront explicitées, des suggestions différentes à une réponse simple seront possibles de la part de la machine.

L’IA serait comme un « copilote » pour les utilisateurs, qui pourront s’adresser directement au chatbot intégré, selon les responsables de Microsoft. Dans l’idéal, les recherches seront plus efficaces et justes et l’expérience utilisateur beaucoup plus respectueuse.

Cette IA va se retrouver partout, et il est important de la part de Microsoft, l’investisseur majoritaire d’OpenAI, que cela se sache. On retrouve les prouesses d’OpenAI dans Copilot, un service payant lancé en juin 2022 pour aider les ingénieurs à générer du code informatique, et également sur la plateforme professionnelle Teams pour rendre les réunions plus « intelligentes et personnalisées », avec des récapitulatifs générés automatiquement.

Alors sans plus tarder, et sans doute dans la précipitation, Google a annoncé lundi 6 février le lancement en phase test de son robot conversationnel, baptisé Bard. C’est déjà la course et très bientôt la bagarre : Badabing !

« L’étendue des connaissances du monde, puissance, intelligence… »

Rien que cela !

C’est à qui sera le plus « intelligent » chez les géants de la tech qui rivalisent de superlatifs pour vanter les talents de leur future machine. Chez Google, cela donne : « Bard a pour ambition de combiner l’étendue des connaissances du monde avec la puissance, l’intelligence et la créativité de nos grands modèles de langage. » Rien que cela ! Puis Sundar Pichai, directeur général d’Alphabet, maison mère de Google, continue : le logiciel « s’appuie sur les informations du web pour fournir des réponses actualisées et de haute qualité. » Cela permettra aussi, selon lui, de faire de Bard « un terrain d’expression pour la créativité et une rampe de lancement pour la curiosité. » On s’y perd un peu. La différence majeure : ChatGPT pour Bing puise ses réponses dans une base de données et non directement sur internet.

Bard ressemble davantage à un moteur de recherche classique tel que celui de Google, ce qui pourrait augurer d’un scénario catastrophe pour les créateurs de contenus ; celui de voir Bard récupérer dans ses recherches des contenus créés pour Bing par ChatGPT. Le serpent technologique se mordant la queue devant nos yeux ébahis…

La nouvelle conquête de l’Ouest, version recherche sur internet

Microsoft, Google, font actuellement partie des acteurs les plus importants de l’intelligence artificielle, une technologie à laquelle ils consacrent des investissements colossaux. Meta (Facebook), Amazon tout comme Baidu (le moteur de recherche chinois) sont entrés également dans la compétition. Cette intégration d’une intelligence artificielle dans leurs produits est incontournable, l’IA est la nouvelle terre promise technologique. La société chinoise Baidu a déclaré mardi qu’elle terminera en mars les tests internes d’un projet de type « chatbot » similaire à ChatGPT appelé « Ernie Bot ». C’est la nouvelle conquête de l’Ouest, version recherche sur internet. Tous les coups seront-ils permis ? Pour l’instant, Microsoft en s’alliant tôt avec OpenAI a pris une réelle longueur d’avance.

Pour l’instant, vous pouvez vous inscrire ici pour être dans les premiers à découvrir le nouveau Bing. L’utilisation de Bard va être, quant à elle, limitée à « des testeurs de confiance, avant de le rendre plus largement disponible dans les semaines à venir. » Cette phase de test vise à « s’assurer que les réponses de Bard atteignent un niveau élevé en matière de qualité, de sécurité et d’ancrage dans les informations du monde réel », explique Sundar Pichai. Ces robots conversationnels fascinent, mais demeurent inquiétants. La crainte d’erreurs est encore là, Bam ! Ils sont la solution à de nombreux problèmes, tout comme une réelle menace pour l’équilibre économique. Sundar Pichai assure que Google entend « créer des systèmes fiables et dignes de confiance ». « Nous nous engageons à développer l’IA de manière responsable », affirme-t-il et indique que l’entreprise s’associe à des organisations externes, des gouvernements et des experts « pour rendre l’IA sûre et utile ».

La conquête d’un nouveau Far-West tech débute, Yeah Ha !

RFI