Montréal : Ado de 15 ans fauchée samedi à cause d’une course de rue qui a dégénéré sur l’autoroute 40

Montréal : Ado de 15 ans fauchée samedi à cause d’une course de rue qui a dégénéré sur l’autoroute 40

La voiture immobilisée de son copain a été percutée par un véhicule engagé dans une course de rue

Véronica Gashi (à droite) âgée de 15 ans a perdu la vie samedi soir après que le véhicule immobilisé dans lequel elle se trouvait (voiture grise) eut été happé lors d’une course de rue sur l’autoroute 40 près du boulevard Saint-Charles.

La vie d’une adolescente a été fauchée samedi à cause d’une course de rue qui a dégénéré sur l’autoroute 40 à Montréal, alors qu’elle et un ami étaient arrêtés pour aider un automobiliste en panne.

« J’ai tout essayé [pour la sauver] », souffle d’une voix brisée Charbel Saliba, conducteur de la voiture dans laquelle se trouvait la jeune victime âgée de 15 ans, Veronica Gashi. Le duo s’était immobilisé sur la voie d’accotement de l’autoroute 40, à la hauteur du boulevard Saint-Charles, pour prêter assistance à des amis en panne. 

Quelques heures plus tôt, à la fin de son quart de travail au Tim Hortons, l’adolescente de Candiac avait accepté d’aller dans un rassemblement de véhicules modifiés avec son meilleur ami, un grand amateur de voitures. 

L’étudiante n’avait pourtant pas l’habitude de ce genre d’événement, selon ses proches.

« C’était le genre de fille qui chicanait les gens quand ils ne faisaient pas leur stop au complet. Elle était terriblement mature pour son âge », insiste Adriana Scilifos, 20 ans, qui perd sa confidente.

Décrite comme une studieuse qui n’aimait pas vraiment faire la fête, Veronica pourrait avoir été au mauvais endroit au mauvais moment.

« Charbel serait sorti du véhicule pour aller voir et il aurait dit à Veronica de rester dans la voiture parce que c’était plus sécuritaire », relate Adriana Scilifos.

Véhicule en feu 

Or, vers 18 h 30, la Ford Focus dans laquelle elle se trouvait a été violemment happée, alors que deux autres voitures étaient au cœur d’une course sur l’autoroute, enchaînant les dépassements téméraires selon nos informations.

Charbel Saliba serait parvenu à sortir le corps de Veronica en défonçant les portières du véhicule à coup de cric juste avant qu’il ne s’embrase, raconte une amie proche de la famille Gashi, Isabelle Collin. Le jeune homme a eu son congé de l’hôpital hier. Parmi les quatre automobiles impliquées dans la collision, deux ont pris feu.

Choc dur à encaisser

Le décès de la jeune femme a été constaté à son arrivée à l’hôpital, une nouvelle qui a eu l’effet d’une bombe dans cette famille d’immigrés albanais tissée serrée.

« Elle est tellement partie tôt pour aller travailler samedi matin que je n’ai même pas eu le temps de lui dire bonjour », regrette sa sœur Laura Gashi, à court de mots tellement le choc est dur à encaisser.

« Je veux qu’on se souvienne d’elle comme une personne belle et forte, qui savait prendre sa place », ajoute sa meilleure amie depuis la maternelle, Raphaëlle Grimard, 15 ans. 

Quant au suspect principal, qui conduisait une Audi A3 rouge, on craint toujours pour sa vie.

Des accusations de conduite dangereuse causant la mort risquent d’être déposées, ajoute la Sûreté du Québec (SQ).

« On remarque que les courses de rue sont plus nombreuses depuis le début de la pandémie. Ils profitent du fait que les rues sont moins achalandées », se désole Stéphane Tremblay, porte-parole de la SQ.

Intervention policière

Même si on évite pour le moment de faire un lien entre les deux événements, la police confirme être intervenue une heure et demie avant l’accident dans le stationnement du Walmart de Vaudreuil à la suite d’un rassemblement de quelques dizaines de véhicules modifiés.

Ce ne serait pas la première fois qu’un « car meet » – comme on dit dans le jargon – dérape. 

Sur les réseaux sociaux, un groupe qui se fait appeler le « 1125 Riderz » fait littéralement la promotion de la vitesse et des manœuvres dangereuses lors de ce genre d’événement.

Déjà à l’automne, Le Journal avait relaté les nombreuses frasques de certains groupes à Montréal et en banlieue. 


Par ÉTIENNE PARÉ et NORA T. LAMONTAGNELe Journal du Québec