Afrique: dix bonnes nouvelles attendues en 2021

Afrique: dix bonnes nouvelles attendues en 2021

Après une année 2020 marquée par la crise du Covid-19, chère payée sur le plan économique en Afrique, de bonnes nouvelles sont attendues en 2021 pour le continent, aussi bien sur le plan international que politique, économique et culturel.

Une Nigériane à la tête de l’OMC? 

Voilà des années que Ngozi Okonjo-Iweala, 66 ans, deux fois ministre des Finances du Nigeria (2003-2006 et 2011-2015) et ancienne directrice générale de la Banque mondiale (2007-2011), est l’une des femmes les plus puissantes d’Afrique. Actuelle envoyée spéciale de l’Union africaine (UA) pour la lutte contre la pandémie de Covid-19, son influence pourrait s’étendre au monde si elle prend la direction de l’Organisation mondiale du commerce (OMC). Elle est assurée du soutien de l’Europe et de l’Afrique, tandis que sa rivale, la ministre coréenne du Commerce, Yoo Myung-hee, avait celui de Donald Trump. Les enjeux sont forts, puisque l’OMC devrait ressusciter, grâce au retour des États-Unis dans les institutions multilatérales.

Entrée en vigueur de la zone de libre-échange africaine

La fameuse Zlecaf, ou Zone de libre-échange africaine, n’est plus une Arlésienne. Son entrée en vigueur, d’abord fixée au 30 mai 2020, a été repoussée à janvier 2021, en raison de la crise du Covid-19. L’accord de libre-échange, en discussion depuis 2012, a été signé en mars 2018 par 44 pays, puis par dix autres qui y étaient d’abord réticents, comme le Nigeria et le Bénin. Seule l’Érythrée refuse de le rejoindre, tandis que des pays importants doivent encore le ratifier, comme la République démocratique du Congo (RDC), le Mozambique et le Maroc, pour pouvoir en instaurer les instruments. L’accord va instaurer un marché unique en Afrique afin de stimuler les échanges intracontinentaux, notoirement bas (13 % du commerce extérieur total). Le secrétaire de la Zeclaf, le Sud-Africain Wamkele Mene, mène le bal depuis mars dernier et opère depuis un siège installé à Accra, au Ghana. 

Reprise économique envisagée en Afrique du Sud

La crise du Covid-19 a incité 38% des entreprises de l’Afrique du Sud, seul marché émergent du continent, à geler les salaires en 2020. Cette part devrait tomber à 12% en 2021. La récession, de -5,8% en 2020 selon les statistiques officielles, est moins importante que les -7% prévus initialement. Un rebond prometteur s’est produit au troisième trimestre, et les prévisions donnent jusqu’à 3,6% de croissance en 2021 – contre 2% au Nigeria, première économie d’Afrique. Les syndicats sud-africains ont d’ores et déjà négocié 5% d’augmentation des salaires en 2021 dans le secteur privé, pour une inflation estimée à 4,1%.

Présidentielle au Cap-Vert

La présidentielle de septembre dans l’archipel ouest-africain devrait encore une fois donner l’exemple en matière de transparence et d’alternance démocratique. Au Cap-Vert, où les perdants savent s’incliner face à une infime différence de voix, le président sortant Jorge Carlos Fonseca, du Mouvement pour la démocratie (MPD), ne cherchera pas à briguer de troisième mandat. On ne peut pas en dire autant de l’Ouganda, du Tchad, du Congo et de Djibouti, où le maintien de chefs d’État en place depuis les années 1980 ou 1990 paraît assuré, selon les prévisions de l’Economist Intelligence Unit (EIU). Au Bénin, en Gambie et en Zambie, les dés ne sont pas jetés, mais les présidents sortants devraient eux aussi obtenir un second mandat.

Nouvelles centrales solaires au Burkina

Le Burkina Faso s’était déjà distingué en 2017 en inaugurant à Zagtouli la plus grande centrale solaire d’Afrique de l’Ouest, desservant 660 000 personnes en électricité. Grâce à la baisse du prix des équipements solaires, panneaux et batteries, il continue sur sa lancée et donne l’exemple au Sahel. Cinq nouvelles centrales, en construction à travers le pays, vont porter la production solaire à 200 mégawatts en 2021. Pour l’instant, cette énergie propre et renouvelable ne représente que 6 % du mix énergétique, mais l’objectif de la Sonabel, la société nationale d’électricité, consiste à avoir une capacité installée de 1000 MW en 2022 pour élargir l’accès à l’électricité et mettre fin aux coupures intempestives de courant.

Le Championnat d’Afrique des nations au Cameroun

Très attendu, le prochain Championnat d’Afrique des nations (CHAN), reporté en raison de la pandémie de Covid-19 en 2020, aura lieu du 16 janvier au 7 février 2021 au Cameroun. Cette sixième édition, initialement programmée en Éthiopie début 2020, a été confiée au Cameroun à la suite de retards trop importants. C’est un test pour le pays-hôte, qui a prévu de n’abriter qu’un seul joueur par chambre d’hôtel pour éviter les infections au Covid-19. Grande nation du football africain, le Cameroun abritera en janvier 2022 la Coupe d’Afrique des nations 2021, dans des conditions sanitaires que les organisateurs espèrent plus propices.

Louxor, destination touristique « émergente »

Après des saisons blanches pour cause de Covid-19, le tourisme pourrait de nouveau bénéficier à certains pays d’Afrique. Louxor, l’ancienne Thèbes antique, figure en 4ème position après Kaliningrad (Russie), Saranda (Albanie) et Beyrouth (Liban) parmi les « destinations émergentes » du site américain TripAdvisor. Ses atouts : des vols directs, la douceur de son climat en hiver et la beauté des croisières sur le Nil, sans oublier la majesté des nombreux sites archéologiques. La confiance revient pour la destination Égypte, pénalisée depuis les années 2000 par des attentats à Charm el-Cheikh. Les arrivées ont augmenté de 36 % en 2018 et 21 % en 2019 selon l’Organisation mondiale du tourisme (OMT), pour supplanter l’Afrique du Sud avec 13,6 millions de touristes.

Le plus grand musée d’Afrique en Égypte

Les musées fleurissent en Afrique. Après le Musée d’art contemporain al-Maaden (Macaal) ouvert à Marrakech en 2016, le Zeitz-Mocaa au Cap en 2017, le Palais de Lomé et le Musée national du Congo à Kinshasa en 2019, un projet pharaonique doit être inauguré en 2021. Le Grand musée égyptien, situé sur le plateau de Gizeh, en contrebas des célèbres pyramides, sera le plus grand musée d’Afrique. Son fonds extraordinaire de 100 000 pièces comprend les 5 000 de la tombe de Toutankhamon. Sur trois étages, derrière une façade recouverte d’albâtre, l’édifice abritera des statues colossales de pharaons, mais aussi une salle de conférence, un cinéma, des boutiques et une dizaine de restaurants. De quoi, là encore, relancer le tourisme.

Un musée dans les palais royaux du Bénin

Au Bénin, c’est le Musée des Amazones et Rois du Dahomey qui doit ouvrir fin 2021, pour retracer l’histoire d’un royaume qui vit se succéder douze rois, de 1625 à 1900. Cet espace de 3 000 mètres carrés, dont 600 pour les salles d’exposition, est situé sur le site historique des dix palais royaux d’Abomey, inscrit au patrimoine mondial de l’humanité. Son ouverture sera l’occasion pour le Quai Branly de restituer 26 pièces, comme recommandé par le rapport Sarr-Savoy, dont des portes sacrées, totems et sceptres pillés en 1892 par le général français Alfred Dodds dans le palais du roi Béhanzin.

Nouvelle biennale intercontinentale en Guadeloupe

Le commissaire d’exposition Simon Njami, ancien directeur des Rencontres photographiques de Bamako et de la Biennale de Dakar, a pris les manettes de la première Biennale intercontinentale d’art contemporain (Biac). L’événement, qui sera organisé en Guadeloupe de décembre 2021 à mars 2022, fera de l’île et des Caraïbes un pont entre l’Afrique et sa diaspora. Un tourbillon d’expositions d’art contemporain aura lieu pendant quatre mois, dans des espaces publics et privés.  

Par RFI