Afghanistan : La dernière frappe de drone américaine a tué un employé d’une ONG, selon une enquête du New York Times

Afghanistan : La dernière frappe de drone américaine a tué un employé d’une ONG, selon une enquête du New York Times

La dernière frappe de drone orchestrée par les États-Unis en Afghanistan aurait engendré la mort d’un employé d’une ONG, selon une enquête du New York Times, qui contredit ainsi la version officielle de l’armée américaine.

Selon les autorités, cette attaque de drone du 29 août visait un véhicule de Daech chargé d’explosifs, qui représentait une menace pour les troupes encore présentes à l’aéroport de Kaboul. Les militaires ont précisé qu’ils ne connaissaient pas l’identité du conducteur, mais qu’ils l’ont considéré comme suspect en raison de ses activités le jour de la frappe : l’homme aurait visité une planque de Daech à Kaboul.  

Le journal américain The New York Times remet en cause cette version des autorités américaines, dans une longue enquête basée sur des analyses de vidéos et sur des entretiens réalisés avec plusieurs témoins à Kaboul. Le journal a notamment pu identifier le conducteur du véhicule, un homme de 43 ans, qui travaillait depuis 2006 pour une organisation non-gouvernementale américaine. Le Times indique également qu’il aurait déposé plusieurs collègues sur leur lieu de travail ce jour-là, ce qui correspond à ses trajets habituels. Au cours de la journée, il aurait chargé des bidons d’eau dans le coffre de la voiture – ce que les militaires auraient alors pris pour des explosifs.

DES ENFANTS MORTS DANS L’ATTAQUE

Alors que l’armée américaine a déclaré que cette attaque de drone avait engendré la mort de trois civils, le Times estime, selon ses informations, qu’elle en a tué dix, dont sept enfants. Les États-Unis ont justifié cette attaque en indiquant que «comme il y a eu des explosions secondaires, on peut raisonnablement conclure qu’il y avait des explosifs dans ce véhicule.» Des allégations que le New York Times conteste également, affirmant que selon ses équipes sur place et des experts interrogés, il n’y avait aucune preuve d’une explosion secondaire après l’attaque de drone.

Interrogé sur les révélations du quotidien américain, John Kirby, le porte-parole du Pentagone, a déclaré que «la frappe se basait sur de bons renseignements, et nous continuons à croire qu’elle a empêché une menace imminente contre l’aéroport.»

Il a également affirmé qu’«aucune armée au monde ne s’attache autant (que celle des États-Unis) à éviter des victimes civiles», rapporte l’AFP. Les troupes américaines ont quitté l’Afghanistan le 30 août dernier, signant la fin de 20 ans de guerre.  

CNews