🇺🇸 🇷🇺 Les États-Unis promettent de réagir en cas d’agression russe de l’Ukraine

🇺🇸 🇷🇺 Les États-Unis promettent de réagir en cas d’agression russe de l’Ukraine

À la veille d’un entretien entre Joe Biden et Vladimir Poutine, Washington annonce la couleur : si la Russie attaque l’Ukraine, les États-Unis sont prêts à prendre des sanctions financières inédites et à stationner plus de militaires en Europe de l’Est, sans aller jusqu’à une riposte militaire directe.

Un haut responsable de la Maison Blanche a détaillé dans une conférence de presse les leviers que les États-Unis étaient prêts à actionner. « Si Poutine bouge, il y aurait une demande accrue de nos alliés »d’Europe orientale pour« davantage de troupes, de capacités et d’exercices », et « les États-Unis répondraient favorablement ». Il a toutefois fait comprendre qu’une riposte militaire américaine directe n’était pour l’heure pas envisagée : pour la Maison Blanche c’est un cas de figure dans lequel elle ne veut pas se retrouver, précise notre correspondant à Washington, Guillaume Naudin.

Washington entend privilégier, en cas d’invasion de l’Ukraine, « une combinaison » de plusieurs éléments : du soutien à l’armée ukrainienne, de fortes sanctions économiques et une augmentation substantielle du soutien et des capacités auprès de leurs alliés au sein de l’Otan. L’Otan, c’est d’ailleurs le sujet qui fâche entre la Russie et les Occidentaux. Même si le processus d’adhésion de l’Ukraine à l’alliance atlantique, bien qu’ouvert, semble gelé, Moscou, veut un engagement formel que l’Ukraine ne rejoindra pas l’alliance. Cet engagement, les Etats-Unis et encore moins l’Ukraine, ne sont pas prêts à la prendre.

Alors que les sanctions n’ont jusqu’ici pas permis de réellement infléchir les décisions du Kremlin, selon de nombreux observateurs, le gouvernement américain assure depuis quelques jours qu’il aurait recours, cette fois, à des mesures punitives draconiennes sans précédent.

Blinken et Zelensky se sont entretenus au téléphone

Avant sa visioconférence de ce mardi avec Vladimir Poutine, Joe Biden s’est entretenu hier lundi « avec des alliés européens clés » pour « coordonner le message ». A l’issue d’un appel téléphonique entre les cinq dirigeants de l’Allemagne, des Etats-Unis, de la France, de l’Italie et du Royaume-Uni, les puissances occidentales ont « exprimé leur détermination à ce que la souveraineté » de l’Ukraine « soit respectée », a indiqué l’Elysée dans un communiqué lundi. Emmanuel Macron et les quatre autres chefs d’État et de gouvernement ont également « dit leur engagement à agir pour maintenir la paix et la sécurité en Europe », a ajouté la présidence française.

Le secrétaire d’État Antony Blinken a pour sa part parlé au téléphone avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky. « Nous sommes convenus de poursuivre nos actions conjointes et concertées », a assuré sur Twitter ce dernier, qui, portant casque et gilet pare-balles camouflage, s’est rendu lundi dans des tranchées sur la ligne de front avec les séparatistes prorusses dans l’est de l’Ukraine. Le président américain rappellera son homologue ukrainien « dans les jours suivant » sa conversation avec Vladimir Poutine, selon la Maison Blanche.

Fenêtre de tir diplomatique

Ned Price a évoqué « une fenêtre de tir pour résoudre cela par la diplomatie ». Kiev et ses alliés accusent Moscou d’avoir massé des troupes et des blindés à sa frontière en prévision d’une possible attaque. « Nous ne savons pas si le président Poutine a pris une décision sur une éventuelle escalade militaire en Ukraine. Mais nous savons qu’il met en place les capacités de lancer une telle escalade », a dit le haut responsable américain.

Du côté de Moscou, on dément toute intention belliqueuse et on se dit à l’écoute des propositions que Washington pourrait faire pour tenter de résoudre la crise dans le Donbass, rapporte notre correspondant, Jean-Didier Revoin. Et le Kremlin attend des réponses des États-Unis au sujet de la demande russe d’obtenir des garanties à long terme de sa sécurité sur ses frontières occidentales – l’Ukraine – et méridionale, la mer Noire et la Géorgie. Mais l’ombre de nouvelles sanctions américaines contre la Russie planent sur cet entretien dont Moscou n’attend rien de particulier. Comme l’a souligné le porte-parole du Kremlin, il faudra plus de quelques heures d’entretien pour remettre de l’ordre dans les écuries d’Augias des relations entre la Russie et les États-Unis.

Tant que Poutine ne voit pas résistance, il continue le jeu et donc il est particulièrement adepte de profiter des espaces flous, des interstices entre les acteurs qui l’opposent. Et donc je pense qu’il y a un choix de l’administration Biden de dire stop : il faut préciser au moins le minimum des règles du jeu.

RFI