🇺🇲 Accès au droit de vote: l’impatience de la communauté noire aux États-Unis
Joe Biden et Kamala Harris se rendent en Géorgie ce 11 janvier. Depuis Atlanta, le président et sa vice-présidente veulent souligner l’urgence de l’adoption de lois fédérales contre les restrictions du droit de vote des Noirs dans les États du Sud. Mais la communauté afro-américaine ne cache pas son impatience car ces promesses de Joe Biden sont bloquées au Congrès. Plusieurs organisations de droits civiques ont déjà promis de boycotter son discours à Atlanta.
C’est un message d’accueil très frileux envoyé à Joe Biden et Kamala Harris juste avant leur arrivée en Géorgie : ne venez pas à Atlanta si vous n’avez pas de plan pour passer les lois sur le droit de vote. Le texte est signé par une coalition regroupant les principales organisations de défense des droits civiques des Afro-Américains qui pour la plupart ont décidé de boycotter le discours du président américain.
Toutes dénoncent une absence d’actions concrètes et un décalage entre le discours volontariste de la Maison Blanche qui présente ces lois fédérales censées bloquer les restrictions de vote des minorités dans les États conservateurs comme une urgence absolue mais qui reste incapable de les faire passer faute de majorité suffisante au Congrès.
« Il faut un plan fédéral le plus vite possible », dit Nse Ufot, directrice du New Georgia Project, l’organisation pionnière pour l’inscription des Noirs sur les listes électorales en Géorgie. « Car les républicains font tout, dit-elle, pour compliquer la participation aux élections des pauvres et des personnes de couleurs, parce que la démographie change et qu’ils veulent garder le pouvoir. »
Sans plan fédéral de protection du vote avant les élections de mi-mandat en novembre, Nse Ufot craint une démobilisation des Afro-Américains, cet électorat qui avait pourtant rendu possible la victoire de Joe Biden en 2020.
La bataille pour le droit de vote aux Etats-Unis plus que jamais d’actualité
En 1965, le Congrès américain a voté le Voting Rights Act, qui interdisait les mesures électorales discriminatoires. Mais certains Etats, notamment du Sud, continuent à limiter l’accès aux urnes des minorités notamment afro-américaines, qui votent majoritairement démocrate par des biais techniques comme par exemple l’obligation d’avoir une adresse fixe. Un processus qui s’est accéléré dans des Etats républicains sur fond d’accusations, jamais prouvées, de fraudes électorales martelées par Donald Trump depuis la présidentielle de novembre 2020. Depuis janvier 2021, une vingtaine d’Etats ont adopté des lois électorales restrictives. En juillet 2021, dans un discours à Philadelphie, berceau de la Déclaration d’indépendance et de la Constitution américaine, le président Biden a prononcé un discours fort dénonçant les assauts du camp républicain contre le droit de vote. Des organisations citoyennes manifestent contre ces pratiques.
RFI