🇺🇦 Volodymyr Zelensky devant le Parlement italien pour demander plus de sanctions contre la Russie

🇺🇦 Volodymyr Zelensky devant le Parlement italien pour demander plus de sanctions contre la Russie

Durant 11 minutes, Volodymyr Zelensky a dressé un bilan de la situation en Ukraine et renouvelé son appel à l’assistance des pays de l’Union Européenne et du G7. Une demande à laquelle le chef du gouvernement italien Mario Draghi a répondu, en promettant de renforcer les aides de l’Italie, y compris militaires.

« Imaginez Gênes totalement détruite après de semaines de bombardements ». C’est avec ces mots que le président ukrainien Volodymyr Zelensky a alerté les parlementaires italiens sur l’ampleur de la destruction de la ville de Marioupol, ville du Sud-Est de l’Ukraine encerclée et bombardée par les forces russes. 

Le président ukrainien a notamment rappelé que 117 enfants avaient déjà été tués depuis le début de l’offensive russe lancée le 24 février, selon un décompte du parquet général ukrainien.

Après avoir déclaré « notre peuple est devenu notre armée et un rempart pour l’Europe », il a remercié l’Italie d’avoir déjà accueilli plus de 60 000 réfugiés. Mais Volodymyr Zelensky demande davantage de sanctions.

Depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie, Volodymyr Zelensky n’a cessé de demander aux Occidentaux de renforcer les mesures prises contre Moscou pour mettre fin à la guerre dans son pays et éviter les répercutions du conflit ailleurs dans le monde.

S’adressant aux parlementaires italiens, il a fustigé sans les citer « la procrastination » des capitales occidentales dans « la pression exercée sur la Russie ».

Des paroles longuement applaudies et suivies d’un discours du président du Conseil Mario Draghi qui a salué le courage des Ukrainiens. « La résistance dans tous les lieux ou sévit la férocité du président Poutine est héroïque. L’Ukraine ne se défend pas seulement pour elle-même, elle défend notre paix, notre liberté, notre sécurité. Face aux massacres, nous devons répondre avec des aides y compris militaires. L’Italie veut l’Ukraine dans l’Union Européenne », rapporte notre correspondante à Rome, Anne Le Nir

Mise en garde face aux baisses des exportations

« Les conséquences de cette guerre se sentent dans diverses parties du monde et non seulement en Europe. Et n’oublions pas la famine qui se rapproche de divers pays », a également prévenu Volodymyr Zelensky.

 « L’Ukraine a toujours été l’un des plus grands et importants exportateur de nourriture. Mais comment semer sous le feu de l’artillerie russe ? Nous ne savons pas quand nous aurons la récolte et si nous pourrons exporter », a poursuivi le président ukrainien.

« Nous ne pouvons pas exporter le maïs, l’huile (…) tant de produits nécessaires. Et cela concerne aussi vos voisins de l’autre côté de la mer. Les prix augmentent, des dizaines de millions de personnes face à vos côtes auront besoin d’aide », a-t-il assuré alors que l’Italie accueille chaque année sur son sol des milliers de migrants traversant la Méditerranée au péril de leur vie.

L’invasion de l’Ukraine par la Russie a propulsé les cours des huiles, blé, soja, colza et maïs à des niveaux records et fait flamber les prix du carburant comme des engrais.

L’Italie, lieu de vacances des oligarques

Le président ukrainien Zelensky a également demandé à l’Italie « de ne pas être le lieu » qui accueille les oligarques russes « en vacances ».

« Vous ne devez pas être le lieu qui accueille ces personnes, nous devons bloquer tout, immobiliser les biens immobiliers, leurs compte et leurs yachts, de « Shéhérazade » aux plus petits, immobiliser les actifs de tous ceux qui en Russie ont un pouvoir décisionnel », a déclaré Volodymyr Zelensky.

Selon la presse italienne citant l’équipe de l’opposant russe Alexeï Navalny, le yacht « Shéhérazade » de 140 mètres de long, amarré en Toscane, appartiendrait au président russe Vladimir Poutine, de nombreux membres de l’équipage étant membres du FSO, le service russe de protection des personnalités.

Le chef du gouvernement italien Mario Draghi a rappelé dans son discours après l’intervention de Volodymyr Zelensky que Rome avait immobilisé « plus de 800 millions d’euros » de biens de personnalités russes visées par les sanctions occidentales et qu’elle s’efforce de réduire, au plus vite, sa dépendance au gaz russe.

RFI (Avec AFP)