🇺🇦 Ukraine: dans la ville de Kherson, «il ne reste quasiment plus rien»

🇺🇦 Ukraine: dans la ville de Kherson, «il ne reste quasiment plus rien»

Sur le front sud, la situation reste inchangée depuis des semaines. À Kherson, Russes et Ukrainiens se font face de part et d’autre du fleuve, le Dniepr. La situation est particulièrement tendue dans les zones isolées du delta du fleuve, qui subissent des bombardements incessants.

C’est un quartier dortoir de Kherson aux allures de cité fantôme. Les locaux l’appellent « l’île » : un bout de terre coincé entre deux bras du Dniepr qui subit des bombardements quasi incessants.

À un carrefour vide, devant une maison au toit éventré, avec un écriteau « à vendre », une femme et son fils attendent un taxi. La droguerie de Halyna Horbanenko a été touchée par un obus dans la nuit. Elle est venue récupérer quelques affaires dans ce magasin qu’elle avait fermé depuis deux mois.

C’était devenu impossible d’y travailler, parce que ça tire de partout. On m’a confié un autre magasin dans un autre quartier, mais même là-bas, il n’y a quasiment plus personne. Dans la barre d’immeubles de 500 logements, il ne reste plus que 80 personnes et, chaque jour, des gens partent. Les explosions qu’on entend, c’est habituel. Vous voyez, il ne reste quasiment plus rien ici. Mais ça n’est pas grave, on reconstruira !

Halyna et son fils s’engouffrent dans un taxi. Quelques secondes plus tard, un sifflement, suivi d’une lourde explosion. Un obus s’abat à une centaine de mètres. Il faut quitter les lieux, annoncent Oleksandr et Serguei, de la 124e brigade de la défense territoriale.

Il n’est pas recommandé de rester trop longtemps ici. Les Russes, en face, essaient de trouver nos positions et ils tirent à l’aveugle.

Il n’y a que 800 mètres/un kilomètre qui nous séparent de l’autre rive. N’importe quelle arme peut atteindre cette zone, même un fusil.

Les habitants restants s’aventurent rarement dans la rue. Jeudi 16 février, une dame de 70 ans a été tuée par un obus.

RFI