🇬🇲 Projet de coup d’État en Gambie : un soldat condamné à 12 ans de prison par la Haute Cour

🇬🇲 Projet de coup d’État en Gambie : un soldat condamné à 12 ans de prison par la Haute Cour

La Haute Cour a condamné le soldat Sanna Fadera pour trahison mardi, alors que l’Afrique de l’Ouest a connu depuis 2020 une succession de coups d’État militaires.

La Gambie connaît, quant à elle, une période de rétablissement de la démocratie depuis l’élection de M. Barrow fin 2016 et l’exil forcé de l’autocrate Yahya Jammeh.

La lecture du jugement révèle les agissements imputés à Sanna Fadera, qui a nié les faits, comme un projet peu abouti auquel il aurait associé, ou tenté d’associer, quelques soldats de rang inférieur, un officier et quelques civils.

Sur la dizaine de personnes initialement mises en cause en décembre 2022, la justice n’a maintenu les charges que contre quatre d’entre elles au cours du procès ouvert en janvier.

Et parmi ces quatre, elle en a finalement acquitté trois mardi, qui étaient poursuivies pour ne pas avoir dénoncé les intentions de Sanna Fadera.

Le jugement présente Sanna Fadera comme un jeune technicien de laboratoire de la marine mécontent de la conduite du pays, mais aussi frustré de ne pas avoir obtenu de promotion malgré sa licence en biologie et chimie.

En 2022, Sanna Fadera avait approché plusieurs personnes pour les rallier à sa cause ou leur demander de mobiliser des hommes de leur bataillon.

Il leur avait exposé un plan et avait consulté un marabout en Gambie. Il avait indiqué à un témoin qu’il comptait passer à l’action en décembre 2022 ou au plus tard en janvier 2023, après avoir consulté un autre marabout au Mali.

Il prévoyait de mobiliser la population dans la rue pour le soutenir, de démettre tous les officiers au-dessus du rang de major, d’arrêter les ministres en tant qu’otages en cas d’obstruction à son plan, et de rendre le pouvoir aux civils au bout d’un an.

Ses actions avaient finalement été portées à l’attention des services de renseignement militaire.

Bien qu’il encourût en théorie la peine de mort, la Gambie observant un moratoire sur la peine capitale depuis 2012, le juge a estimé que « la peine de mort n’était pas appropriée » en l’absence de concrétisation du projet et de violence.

Il a également retenu comme circonstances atténuantes le jeune âge, non précisé, de l’accusé et son absence d’antécédents.

AFP