🛩 Crash d’avion au Kazakhstan : les boîtes noires en cours d’examen au Brésil
Les boîtes noires de l’avion d’Azerbaijan Airlines qui s’est écrasé la semaine dernière au Kazakhstan, faisant 38 morts, sont en cours d’examen à Brasilia, ont annoncé jeudi les autorités brésiliennes. L’enquête doit permettre de confirmer ou non des soupçons selon lesquels l’avion, fabriqué par le constructeur aéronautique brésilien Embraer, a été abattu par un tir de la défense antiaérienne russe. «L’extraction, l’acquisition et la validation des données contenues dans les enregistreurs (les boîtes noires) auront lieu dans les plus brefs délais», a indiqué l’armée de l’air brésilienne (FAB) dans un communiqué, assurant que les travaux étaient déjà «en cours».
Les boîtes noires, qui contiennent les enregistrements audio du cockpit et les données du vol, sont arrivées cette semaine au Centre d’enquête et de prévention des accidents aéronautiques (Cenipa) de Brasilia, chargé de les examiner. Des experts venus du Kazakhstan, de Russie et d’Azerbaïdjan sont également présents à Brasilia pour mener ces analyses, ont souligné les autorités brésiliennes. L’Association internationale du transport aérien (IATA) a appelé dimanche à une enquête approfondie, impartiale et transparente sur l’accident. Le laboratoire du Cenipa est doté d’une technologie utilisant la réalité virtuelle en 3D pour une «visualisation complète du vol», ce qui permet aux enquêteurs d’analyser avec plus de précision des variables comme la trajectoire, la vitesse ou l’altitude de l’avion. «À la fin de l’analyse, les données seront remises à l’Autorité d’enquête des accidents aéronautiques du Kazakhstan», avait indiqué l’armée de l’air brésilienne lundi, avant l’arrivée des boîtes noires à Brasilia.
Les défenses antiaériennes russes mises en cause
Jeudi, la FAB a répété que «toutes les conclusions qui seront publiées dans le rapport final de cette enquête relevaient exclusivement de la responsabilité» de l’organe d’investigation kazakh. Le président azerbaïdjanais, Ilham Aliev, a affirmé dimanche que l’avion de ligne d’Azerbaijan Airlines, qui effectuait la liaison Bakou-Grozny le 25 décembre, avait subi «des tirs» au-dessus du territoire russe. Le président russe Vladimir Poutine avait présenté des excuses à Ilham Aliev samedi et admit que des tirs de défense antiaérienne avaient eu lieu le jour du crash en raison d’une attaque de drones ukrainiens, mais sans reconnaître que l’avion avait été frappé.
Selon le Parquet azerbaïdjanais, Moscou a néanmoins «apporté le soutien nécessaire aux procureurs envoyés à Grozny», la capitale de la Tchétchénie, où l’avion avait tenté d’atterrir sans succès à deux reprises avant de s’écraser à Aktaou, de l’autre côté de la mer Caspienne. La Maison Blanche avait assuré vendredi disposer d’«indications préliminaires qui suggèrent la possibilité que cet avion ait été abattu par des systèmes de défense antiaérienne russes». L’Union européenne a pour sa part appelé à une enquête «rapide et indépendante».
Le Figaro