🔬 Des scientifiques trouvent des preuves d’un tremblement de terre qui pourrait être le pire jamais vécu par l’homme

🔬 Des scientifiques trouvent des preuves d’un tremblement de terre qui pourrait être le pire jamais vécu par l’homme

Le plus fort tremblement de terre jamais enregistré est celui de Valdivia, dans le sud du Chili, le 22 mai 1960. Le séisme avait une magnitude d’environ 9,5 sur l’échelle de magnitude de moment. Mais les scientifiques ont trouvé des preuves d’un mégaséisme encore plus important sur notre planète. Il a eu lieu il y a environ 3.800 ans dans le nord du Chili et serait le plus fort que l’humanité ait jamais connu.

Le séisme de Valdivia a déclenché des tsunamis dévastateurs dans l’océan Pacifique. Au total, quelque 6.000 personnes ont perdu la vie dans ce mégaséisme. L’énorme faille à l’origine du tremblement de terre s’étend sur 800 kilomètres.

Le mégaséisme récemment découvert, décrit dans un article de la revue scientifique Science Advances, résultait d’une ligne de faille encore plus longue, d’environ 1.000 kilomètres. Le tremblement de terre en question s’est produit il y a environ 3.800 ans dans ce qui est aujourd’hui le nord du Chili.

Le littoral a été soulevé par la subduction, le phénomène par lequel une plaque tectonique de la terre glisse sous une autre. Les deux plaques sont maintenues en place par la friction, mais les forces qui ont provoqué la collision des plaques continuent d’augmenter. Le point de contact entre les plaques finira par se déchirer, créant une fracture géante et libérant de l’énergie sous la forme de vagues sismiques dévastatrices.

Des vagues de 20 mètres

Il y a 3.800 ans, le mégaséisme a déclenché des vagues de tsunami d’une hauteur de 20 mètres, qui ont atteint la Nouvelle-Zélande, située à plus de 8.000 kilomètres. Selon les chercheurs, des rochers de la taille d’une voiture ont été projetés à des centaines de kilomètres à l’intérieur des terres.

Le mégaséisme avait une magnitude de 9,5 sur l’échelle de magnitude de moment. Par la suite, l’humanité aurait évité la région côtière pendant environ 1.000 ans.

Les scientifiques ont trouvé des preuves de ce gigantesque séisme dans les dépôts marins et côtiers, dans les roches marines, les coquillages et autres formes de vie marine. Les chercheurs ont trouvé ce type de matériau sédimentaire loin à l’intérieur des terres, dans le désert d’Atacama au Chili. “Nous avons trouvé des preuves de sédiments marins et de nombreuses bestioles qui auraient vécu paisiblement dans la mer jusqu’à ce qu’elles soient projetées sur la terre ferme”, a expliqué le géologue James Goff, coauteur de l’étude. “Et nous les avons tous trouvés très haut et loin dans les terres, ce qui signifie que ce n’est pas une tempête qui a pu les amener là”.

Les chercheurs ont pu calculer, grâce à la datation au radiocarbone, que ces dépôts marins ont été déplacés vers un endroit anormal à l’intérieur des terres il y a 3.800 ans. Cette méthode de datation moderne a été appliquée à dix-sept dépôts trouvés sur sept sites de fouilles distincts, répartis sur une distance de 600 kilomètres le long de la côte nord du Chili.

Anciens murs de pierre

Les anciens murs de pierre, construits par l’homme et mis au jour par les archéologues, constituent un autre élément de preuve. Ils étaient cachés sous les dépôts du tsunami et parfois penchés vers la mer, ce qui indique qu’ils avaient été renversés par les forts courants provoqués par le contrecoup des vagues du tsunami.

Selon M. Goff, après le tsunami, la population, qui n’avait plus rien, s’est déplacée vers l’intérieur des terres. Ce n’est que plus de 1.000 ans plus tard que les populations reviendront vivre dans la région côtière. “C’est une période incroyablement longue, car ils dépendaient de la mer pour se nourrir”, explique M. Goff. Il ajoute que si le gigantesque séisme a eu un impact important sur la population chilienne, les îles du Pacifique Sud étaient inhabitées il y a 3.800 ans.

La situation est différente aujourd’hui. “Elles sont toutes aujourd’hui bien peuplées et ce sont souvent aussi des destinations touristiques populaires”, explique le scientifique, qui souhaite donc étudier davantage la région. “Si un tel événement devait se reproduire, les conséquences pourraient être catastrophiques si nous ne tirons pas les leçons de nos découvertes.”

7sur7