🇺🇸 “Une catastrophe humaine depuis cinq ans”: la ville de Los Angeles peut-elle devenir inhabitable?
Actuellement ravagée par de grands foyers d’incendie, la Californie est de plus en plus touchée par la sécheresse, la canicule et les feux à répétition. Le dérèglement climatique ne laisse pas vraiment envisager une inversion de cette tendance. Los Angeles peut-elle devenir de moins en moins habitable?
Le revers de la médaille. Los Angeles attire de nombreux Américains grâce à la “Sun Belt” et son climat méditerranéen et ensoleillé. “Avec un climat méditerranéen viennent des essences végétales inflammables comme des pins ou des petits buissons”, explique le physicien, Roland Pellenq, à BFMTV. La hausse des températures et la sécheresse ont entraîné une hausse du phénomène de feux de végétation.
“Catastrophe humaine”
Le risque d’incendies rapides et extrêmes en Californie a augmenté de 25%, avec dix gros événements au cours des deux dernières décennies. Le dérèglement climatique n’est pas le seul responsable: 9 départs de feu sur 10 sont d’origine humaine. Les conséquences sont dramatiques: “Auparavant, il y avait peu de victimes civiles, depuis cinq ans, on assiste à une catastrophe humaine”, regrette Pauline Vilain-Carlotti, géographe et spécialiste des incendies de forêt, toujours pour BFMTV.
La proximité de Los Angeles avec les forêts est particulièrement dangereuse. “Les déclenchements se font toujours à proximité des zones habitées. Los Angeles s’est construite en bordure de collines boisées et de forêts”, poursuit la spécialiste. Surtout que l’étalement urbain de la mégalopole n’en finit plus avec “un modèle résidentiel avec des lotissements à proximité d’habitats naturels et une faible densité de population”, ce qui est une “catastrophe en cas d’incendie pour lutter contre le feu”.
Îlot de chaleur urbain
Pauline Vilain-Carlotti recommande “d’arrêter de tout fonder sur la lutte et améliorer la prévention”, avec une “réglementation stricte sur l’urbanisme, notamment sur les zones habitat-forêt”. “Il faut également encadrer la fréquentation des espaces naturels, encadrer certaines activités comme l’agriculture ou les barbecues et s’attaquer aux défauts de maintenance”, ajoute-t-elle.
À cause de cet étalement, la “cité des anges” devient aussi un îlot de chaleur urbain, avec une “température moyenne maximale quotidienne qui devrait augmenter de 3,1 à 4,9°C d’ici la fin du siècle”. Los Angeles est la ville américaine où la pollution à l’ozone est la plus élevée, ce qui pose un important problème de santé publique.
“Risque de méga-inondation”
Pour ne rien arranger, la Californie est particulièrement vulnérable aux problèmes de sécheresse et d’approvisionnement en eau, entraînant régulièrement de drastiques mesures de restrictions d’usage. Et quand la pluie arrive enfin sur les sols secs, cela peut vite se transformer en inondations. “Je ne pense pas que la Californie soit totalement préparée à faire face aux réalités de ces événements”, déclarait le climatologue Daniel Swain auprès de la BBC, “le changement climatique accroît le risque d’une méga-inondation en Californie. Ce scénario de tempête extrême produirait des ruissellements de 200 à 400% supérieurs à tout ce qui a été observé jusqu’à présent”.
Dernier problème: le littoral de l’État pourrait connaître une élévation du niveau de la mer comprise entre 30 et 50cm d’ici 2050 et entre 73 et 213cm d’ici 2100. 31 à 67% des plages du sud de la Californie devraient disparaître d’ici la fin du siècle si des mesures d’adaptation ne sont pas adoptées.
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