🇺🇸 Trump s’engage à quitter l’OMS, l’Organisation mondiale de la Santé

Le président américain Donald Trump a signé lundi un décret visant à retirer les États-Unis de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), un organisme qu’il avait par le passé vivement critiqué pour sa gestion de la pandémie de Covid-19.
“L’OMS nous a escroqués”, a accusé le républicain en signant ce décret, quelques heures seulement après avoir été investi, justifiant ce retrait par l’écart des contributions financières américaines et chinoises.
Les États-Unis, principaux donateurs
Dans ce texte, il exhorte les agences fédérales à “suspendre le transfert futur de tout fonds, soutien ou ressource du gouvernement des États-Unis à l’OMS” et les enjoint “d’identifier des partenaires américains et internationaux crédibles” capables d’“assumer les activités précédemment entreprises par l’OMS”. Les États-Unis sont le principal donateur et partenaire de cette organisation onusienne basée à Genève. Selon l’OMS, ils contribuent à son financement via une cotisation indexée sur leur PIB, mais aussi par le biais de contributions volontaires. Leur départ de l’organisation devrait déclencher une restructuration importante de l’institution et pourrait nuire aux efforts mondiaux en matière de santé publique, notamment de surveillance et de lutte contre les épidémies. L’OMS joue en particulier un rôle central de coordination lors de situations d’urgence sanitaire mondiale.
Donald Trump avait déjà essayé…
Au cours de son premier mandat, Donald Trump avait déjà essayé de sortir le pays de cette organisation qu’il accusait d’être “contrôlée par la Chine”. Son successeur Joe Biden avait toutefois annulé ce retrait avant qu’il ne rentre en vigueur, l’ONU prévoyant un délai d’un an entre l’annonce et la sortie effective. “La décision de quitter (l’OMS) affaiblit l’influence de l’Amérique, augmente le risque d’une pandémie mortelle et nous rend tous plus vulnérables”, a fustigé sur X, Tom Frieden, ancien haut responsable sanitaire sous l’administration de Barack Obama (suite ci-dessous).
We cannot make WHO more effective by walking away from it. The decision to withdraw weakens America's influence, increases the risk of a deadly pandemic, and makes all of us less safe.
— Dr. Tom Frieden (@DrTomFrieden) January 21, 2025
Données de surveillance épidémiques
En se retirant de l’organisation, les États-Unis vont perdre un accès privilégié à des données de surveillance épidémique importantes, ont mis en garde plusieurs experts, ce qui pourrait nuire aux capacités de surveillance et de prévention des menaces sanitaires venues de l’étranger. Les agences de santé américaines et entreprises pharmaceutiques dépendent également de l’OMS “pour obtenir les données nécessaires au développement de vaccins et de thérapies”, relève Lawrence Gostin, professeur du droit de la santé publique à l’université de Georgetown. “Au lieu d’être les premiers à recevoir des vaccins, nous serons en queue de peloton. Le retrait de l’OMS inflige une blessure profonde à la sécurité des États-Unis et à notre avantage concurrentiel en matière d’innovation”, a-t-il regretté sur X.
US health agencies & our pharmaceutical companies rely on WHO for data needed to develop vaccines & therapies. Instead of being first to get vaccines, we will be at the back of the line. Withdrawal from WHO inflicts a deep wound on US security & our competitive edge in innovation
— Lawrence Gostin (@LawrenceGostin) January 21, 2025
Grippe aviaire
Ce retrait inquiète d’autant plus qu’il survient au moment où la forte circulation du virus de la grippe aviaire aux États-Unis accentue les craintes d’une prochaine pandémie. Le pays a recensé début janvier un premier décès humain lié au virus H5N1.
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