🇺🇸 Obama met en garde Israël: une riposte trop sévère pourrait se retourner contre l’État hébreu

L’ancien président des États-Unis, Barack Obama, a mis en garde Israël. Une riposte militaire trop sévère à l’égard de Gaza et des privations trop radicales imposées aux civils gazaouis pourraient finalement nuire encore davantage aux intérêts israéliens à l’avenir.

L’ancien président américain (2009-2017) s’est exprimé sur la sanglante reprise du conflit israélo-palestinien dans une longue lettre ouverte publiée sur la plateforme Medium, sobrement intitulée “Réflexions sur Israël et Gaza”. S’il commence par rendre hommage aux victimes israéliennes de l’attaque initiale du Hamas, déclenchée le 7 octobre, et souligne, comme Joe Biden et les Occidentaux, qu’Israël “a le droit de se défendre”, il rappelle néanmoins que l’État hébreu se doit de “respecter le droit international” et d’éviter “dans toute la mesure du possible la mort et les souffrances des populations civiles”, une posture essentielle non seulement pour honorer la “valeur de chaque vie humaine” mais aussi dans son propre intérêt pour contribuer à renforcer “la sécurité” du pays “à long terme”.

“Toute stratégie militaire qui ignorerait son coût humain pourrait finir par se retourner contre Israël”Barack Obama

S’il concède que la “tâche est extrêmement difficile” et que les États-Unis eux-mêmes n’ont pas toujours été irréprochables par le passé, notamment dans leur réaction aux attaques du 11-Septembre, Barack Obama avertit les autorités israéliennes: “Toute stratégie militaire qui ignorerait son coût humain pourrait finir par se retourner contre Israël”. Il évoque ainsi les “milliers de Palestiniens tués dans les bombardements sur Gaza, dont de nombreux enfants”, les “centaines de milliers de déplacés” mais aussi la “décision du gouvernement israélien de couper l’eau, l’électricité et l’accès à la nourriture à la population civile”: une situation qui “pourrait durcir encore davantage la position palestinienne sur plusieurs générations, éroder le soutien international à Israël, faire le jeu de ses ennemis et saper les efforts à long terme destinés à instaurer la paix et la stabilité dans la région”, écrit-il (suite ci-dessous).

Il salue les premiers passages d’aide humanitaire autorisés au poste-frontière de Rafah, entre l’Égypte et la bande de Gaza, mais appelle à “accélérer ces approvisionnements cruciaux” pour la population, “de plus en plus désespérée”. Enfin, et “même si les perspectives de paix semblent plus éloignées que jamais”, il invite “tous les acteurs clés de la région à s’engager” sur la voie du dialogue pour aboutir à une solution “viable”, dans le respect de la reconnaissance de l’État d’Israël mais aussi des “aspirations légitimes des Palestiniens”: “Le meilleur mais peut-être aussi le seul moyen de parvenir à une paix et une sécurité durable” au Proche-Orient.

Puiser dans “ses meilleures valeurs”

Face à une “situation extraordinairement complexe” et “tant de souffrance”, Barack Obama insiste sur la nécessité pour tout un chacun de puiser dans ses “meilleures valeurs plutôt que ses pires craintes”, soit “s’opposer à l’antisémitisme”, “à la justification du massacre délibéré d’innocents”, “se refuser de céder à l’islamophobie, au “rejet des Arabes” et à l’amalgame “entre le Hamas et le peuple palestinien”. Il rappelle qu’Israël “a le droit d’exister” et qu’il est “possible de défendre le droit des Palestiniens et de s’opposer aux autorités israéliennes sans être antisémites” mais dénonce également l’action des colons dans les Territoires palestiniens, “trop souvent soutenus par le gouvernement israélien”.

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