🇺🇸 « Golfe de l’Amérique” et annexion par la force du Groenland: ce qu’il faut retenir de la conférence de presse de Trump

🇺🇸 « Golfe de l’Amérique” et annexion par la force du Groenland: ce qu’il faut retenir de la conférence de presse de Trump

Donald Trump a tenu sa deuxième conférence de presse depuis qu’il a remporté l’élection présidentielle américaine dans sa résidence de Mar-a-Lago, en Floride, mardi soir. Il a immédiatement annoncé qu’il reviendrait sur la décision de Joe Biden d’interdire les forages pétroliers et gaziers dans les eaux américaines. Le président élu a également déclaré que les budgets de défense des membres de l’OTAN devraient passer à 5 % et il n’exclut pas d’exercer des pressions militaires ou économiques pour prendre le contrôle du canal de Panama ou du Groenland. Voici tout ce qu’il faut retenir de son allocution au ton provocateur.

Le thème initial de la conférence de presse était l’économie, mais le président élu a abordé de nombreux autres sujets. Il a déclaré que les États-Unis “héritent d’une situation économique difficile de la part de l’administration sortante”. “L’inflation reste élevée et les taux d’intérêt sont beaucoup trop élevés”, a-t-il déclaré. M. Trump s’est dit “déçu” par la tentative de l’administration Biden de mettre un terme aux réformes pour lesquelles le peuple américain a voté. Il a affirmé que sa victoire électorale avait déjà un effet positif sur l’économie et le marché boursier. “Le 20 janvier, date à laquelle M. Trump prêtera officiellement serment en tant que président, nous relancerons l’économie très rapidement”, a-t-il déclaré.

Dans ce contexte, le président élu a annoncé un investissement émirati de 20 milliards de dollars dans des centres de données aux États-Unis. Cet investissement permettra aux États-Unis “de rester à la pointe de la technologie”, a déclaré le républicain dans une conférence de presse. “L’intelligence artificielle est importante dans les centres de données, et cela va être un sujet brûlant dans les années à venir”, a-t-il ajouté.

Le golfe du Mexique devient le “golfe de l’Amérique”

Donald Trump a par ailleurs prévenu qu’à son retour à la Maison-Blanche, les États-Unis changeraient le nom du golfe du Mexique, sur la côte sud du pays, en “golfe de l’Amérique”.

“Nous allons changer le nom du golfe du Mexique en golfe de l’Amérique, ce qui sonne bien et couvre beaucoup de territoire. Le golfe de l’Amérique, quel joli nom”, a déclaré le futur président américain, avant de fustiger le Mexique qui “doit cesser de laisser des millions de gens se déverser dans notre pays”.

Annexion par la force du canal de Panama et du Groenland?

Au cours de cette conférence de presse, il a également refusé d’écarter l’idée d’avoir recours à la force pour annexer le canal de Panama et le Groenland, menaçant également d’user de la “force économique” contre le Canada. “Je ne peux pas vous l’assurer, sur aucun des deux”, a déclaré le président élu, interrogé sur un éventuel recours aux forces armées pour annexer le canal, artère vitale du transport maritime mondial, et le Groenland, territoire autonome du Danemark.

Donald Trump a ajouté que les deux étaient “très importants pour la sécurité économique” des États-Unis.

Le futur président américain a par ailleurs menacé de faire usage de la “force économique” contre le Canada, après avoir affirmé la veille qu’il était dans l’intérêt de cet allié des États-Unis de devenir le “51ᵉ État” américain. “Non, de la force économique”, a répondu le président élu à la question de savoir s’il envisageait aussi d’avoir recours aux forces armées pour annexer le Canada, affirmant que ce voisin était “subventionné” par les États-Unis pour sa protection.

Peu après l’annonce de la démission lundi du Premier ministre canadien Justin Trudeau, Donald Trump avait estimé que le Canada devrait “fusionner” avec les États-Unis, une remarque qui agace chez le voisin du nord.

Donald Trump a déjà affirmé à plusieurs reprises vouloir reprendre le canal du Panama, construit par les États-Unis et inauguré en 1914, si le prix des péages pour les navires américains n’étaient pas réduits. Il a encore fustigé mardi l’accord passé en 1977 par le président d’alors Jimmy Carter, qui a abouti à un transfert du contrôle du canal au Panama en 1999.

Juste avant Noël, Donald Trump avait également jugé que “pour la sécurité nationale et la liberté à travers le monde, les États-Unis d’Amérique estiment que la propriété et le contrôle du Groenland sont une nécessité absolue”.

Le fils du président élu, Donald Trump Jr, est en outre arrivé mardi au Groenland pour une visite privée, en tant que “touriste” affirmant ne pas avoir prévu de rencontres officielles.

OTAN

Trump veut que les pays de l’OTAN augmentent leurs budgets de défense à 5% du PIB

Donald Trump a par ailleurs déclaré que les pays membres de l’Otan devaient accroître leurs budgets de défense à 5% de leur PIB. “Ils peuvent tous se le permettre”, a dit le milliardaire républicain, qui prendra ses fonctions le 20 janvier. “Ils devraient être à 5%, pas 2%.”

L’Otan réclame de ses pays membres de dépenser 2% de leur PIB à la Défense, mais tous ne respectent pas cette norme. La Belgique par exemple devrait consacrer en 2025 1,54% de son PIB à la Défense, contre 1,24% en 2024.

Forages pétroliers

Enfin, le milliardaire a déclaré qu’il reviendrait immédiatement sur la décision de Joe Biden d’interdire les forages pétroliers et gaziers dans les eaux américaines. Il a répété l’une de ses déclarations préférées pendant la campagne: “Drill, baby, drill” (“Fore, bébé, fore”).

“Nous allons forer dans beaucoup d’autres endroits”, a-t-il lancé. “Et les coûts de l’énergie seront beaucoup plus bas. Ils seront réduits à un niveau très bas.”

Il s’en est également pris à ce qu’il appelle “la nouvelle tromperie verte”, affirmant que des millions de dollars ont été gaspillés pour la transition verte.

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