🇺🇸 Comment Donald Trump a éclipsé Kamala Harris
Selon le journaliste et historien Thomas Snégaroff, la victoire écrasante de Donald Trump s’explique notamment par ses “outrances” qui lui ont permis de monopoliser l’attention médiatique et d’invisibiliser Kamala Harris durant la campagne présidentielle. La démocrate n’a en effet pas eu voix au chapitre, littéralement éclipsée par les frasques quotidiennes de son adversaire républicain.
Dans les colonnes d’Het Laatste Nieuws, le professeur d’économie de la VUB, Herman Matthijs, avait déjà identifié le handicap majeur de Kamala Harris le 24 octobre dernier. Son “invisibilité” sur les thèmes populaires de la campagne, marche triomphale menée tambour battant par Donald Trump, particulièrement sur le pouvoir d’achat. “Même en tant que milliardaire, il donne davantage l’impression de se soucier des problèmes des gens ordinaires. Sur ce plan-là , Kamala Harris est tout à fait invisible, comme l’était Hillary Clinton en 2016”, soulignait à juste titre l’expert.
Serveur, Ă©boueur…
Tour à tour employé chez McDonald’s ou agent de propreté à bord d’un camion-poubelle, pour riposter aux insultes de Joe Biden à l’égard de ses partisans, qualifiés d’“ordures” par le président, et aux “mensonges” de Kamala Harris, le candidat républicain a soigné la mise en scène et les performances pour s’attirer chaque jour la sympathie du public et l’attention des médias. Autant d’interprétations qui ont eu le mérite de reléguer la campagne de Kamala Harris au second plan, et ce malgré le soutien de personnalités internationales telles que Bruce Springsteen, Beyoncé, Stevie Wonder, Usher, Cardi B ou Taylor Swift dont a bénéficié la vice-présidente des États-Unis, remplaçante de dernière minute de Joe Biden.
“Outrances” stratégiques
Invité du 8H20 ce mercredi matin sur France inter, l’historien et journaliste Thomas Snégaroff a également pointé les nombreuses “outrances” stratégiques de Donald Trump, ces sorties verbales, tantôt insultantes, tantôt radicales, dont le milliardaire a le secret et qui font les choux gras de la presse au détriment de Kamala Harris. “Ce qui est frappant dans ce qu’on vient d’entendre, c’est son calme”, commente-t-il à l’issue de la première prise de parole de Donald Trump (voir vidéo ci-dessous). “Il n’y a plus d’outrance. Comme si l’outrance avait eu une fonction pendant la campagne, qui était de détourner la lumière de Kamala Harris, on n’a parlé que de lui. Personne ne connaît le slogan de campagne de Kamala Harris”, constate-t-il (suite ci-dessous).
Campagne très/trop courte
Sur le même plateau de Léa Salamé et Nicolas Demorand, Célia Belin, directrice du bureau de l’ECFR, Conseil européen pour les relations internationales, rappelle que Kamala Harris a en outre sans doute subi les conséquences de l’une des plus courtes campagnes de l’histoire de l’élection présidentielle: “Elle n’a pas réussi à faire la différence en trois mois”, pointe-t-elle.
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