đŸ‡·đŸ‡ș La Cour pĂ©nale internationale Ă©met un mandat d’arrĂȘt contre Vladimir Poutine

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La Cour pĂ©nale internationale (CPI) a dĂ©clarĂ© vendredi avoir Ă©mis un mandat d’arrĂȘt contre le prĂ©sident russe Vladimir Poutine pour le crime de guerre de “dĂ©portation illĂ©gale” d’enfants ukrainiens depuis le dĂ©but de l’invasion russe.

La CPI, qui siĂšge Ă  La Haye, a Ă©galement Ă©mis un mandat d’arrĂȘt contre Maria Lvova-Belova, commissaire prĂ©sidentielle russe aux droits de l’enfant, pour des accusations similaires. La Russie n’est pas membre de la CPI et selon les experts, il est peu probable qu’elle remette des suspects. La cour n’a pas prĂ©cisĂ© comment elle prĂ©voyait l’exĂ©cution des mandats d’arrĂȘts.

“Aujourd’hui, 17 mars 2023, la Chambre prĂ©liminaire II de la Cour pĂ©nale internationale a Ă©mis des mandats d’arrĂȘt contre deux personnes dans le cadre de la situation en Ukraine : M. Vladimir Vladimirovitch Poutine et Mme Maria Alekseyevna Lvova-Belova”, commissaire prĂ©sidentielle aux droits de l’enfant en Russie, a dĂ©clarĂ© la CPI dans un communiquĂ©.

M. Poutine “est prĂ©sumĂ© responsable du crime de guerre de dĂ©portation illĂ©gale de population (enfants) et de transfert illĂ©gal de population (enfants) des zones occupĂ©es d’Ukraine vers la FĂ©dĂ©ration de Russie”, a ajoutĂ© la cour. “Les crimes auraient Ă©tĂ© commis sur le territoire ukrainien occupĂ© au moins Ă  partir du 24 fĂ©vrier 2022″, a poursuivi la CPI, ajoutant qu’il existait “des motifs raisonnables de croire que M. Poutine est personnellement responsable des crimes susmentionnĂ©s”.

M. Poutine est prĂ©sumĂ© responsable Ă  la fois directement en commettant les actes et pour “l’incapacitĂ© Ă  exercer un contrĂŽle appropriĂ© sur les subordonnĂ©s civils et militaires qui ont commis les actes, ou ont permis qu’ils soient commis”, selon le communiquĂ©.

Pourquoi un mandat d’arrĂȘt a-t-il Ă©tĂ© Ă©mis contre Poutine?

  • Poutine “est prĂ©sumĂ© responsable du:
  • crime de guerre de dĂ©portation illĂ©gale de population (enfants)
  • transfert illĂ©gal de population (enfants) des zones occupĂ©es d’Ukraine vers la FĂ©dĂ©ration de Russie

“Butin de guerre”

Lundi, le New York Times avait rapportĂ© que la CPI s’apprĂȘtait Ă  lancer des poursuites contre des Russes pour le transfert d’enfants vers la Russie et pour les frappes dĂ©libĂ©rĂ©es sur des infrastructures civiles en Ukraine.

Le procureur de la CPI Karim Khan a dĂ©clarĂ© plus tĂŽt ce mois-ci aprĂšs une visite en Ukraine que les enlĂšvements prĂ©sumĂ©s d’enfants faisaient “l’objet d’une enquĂȘte prioritaire”. “Les enfants ne peuvent pas ĂȘtre traitĂ©s comme un butin de guerre”, avait-t-il dĂ©clarĂ©. M. Khan a soulignĂ© qu’il avait visitĂ© un centre de soins pour enfants dans le sud de l’Ukraine qui Ă©tait “vide, Ă  la suite de la dĂ©portation prĂ©sumĂ©e d’enfants d’Ukraine vers la FĂ©dĂ©ration de Russie” ou d’autres zones occupĂ©es.

Ni la Russie ni l’Ukraine ne sont membres de la CPI, mais Kiev a acceptĂ© la compĂ©tence de la cour sur son territoire et travaille avec le procureur. La CPI, créée en 2002 pour juger les pires crimes commis dans le monde, enquĂȘte depuis plus d’un an sur d’éventuels crimes de guerre ou contre l’humanitĂ© commis pendant l’offensive russe.

Kiev enjoué, Moscou indifférent

“Ce n’est que le dĂ©but”

La prĂ©sidence ukrainienne s’est fĂ©licitĂ©e vendredi de l’émission d’un mandat d’arrĂȘt contre le prĂ©sident russe Vladimir Poutine. “Ce n’est que le dĂ©but”, s’est fĂ©licitĂ© le chef de l’administration prĂ©sidentielle AndriĂŻ Iermak sur Telegram.

Le ministre ukrainien des affaires Ă©trangĂšres Dmytro Kouleba a rĂ©agi sur Twitter, saluant le fait que “la roue de la justice tourne”. “J’applaudis la dĂ©cision de la CPI d’émettre un mandat d’arrĂȘt contre Vladimir Poutine et Maria Lvova-Belova” sa commissaire chargĂ©e de l’enfance, a-t-il ajoutĂ©. “Les criminels internationaux seront redevables d’avoir volĂ© des enfants et d’autres crimes internationaux”, a-t-il ajoutĂ©.

Le Parquet ukrainien a, lui, saluĂ© une “dĂ©cision historique”. “Les dirigeants internationaux vont y rĂ©flĂ©chir Ă  trois fois avant de serrer sa main”, a ajoutĂ© dans un communiquĂ© le procureur gĂ©nĂ©ral ukrainien AndriĂŻ Kostine au sujet de M. Poutine.

Un autre responsable de la prĂ©sidence ukrainienne, MykhaĂŻlo Podoliak a lui estimĂ© qu’avec cette dĂ©cision “le monde a changĂ©â€. “C’est le dĂ©but de la fin pour la Russie dans sa forme actuelle sur la scĂšne internationale”, a-t-il dit sur Twitter.

“Insignifiantes”

La diplomatie russe a dĂ©noncĂ© vendredi les dĂ©cisions “dĂ©nuĂ©es de sens” et “insignifiantes” de la Cour pĂ©nale internationale. “Les dĂ©cisions de la Cour pĂ©nale internationale sont dĂ©nuĂ©es de sens pour notre pays, y compris d’un point de vue juridique” car Moscou n’a aucune obligation envers elle, a Ă©crit sur Telegram la porte-parole de la diplomatie russe Maria Zakharova, sans faire rĂ©fĂ©rence nommĂ©ment Ă  Vladimir Poutine dans son message.

“La Russie n’est pas partie prenante du statut de Rome de la Cour pĂ©nale internationale et n’a aucune obligation en vertu de celui-ci”, a soulignĂ© Mme Zakharova, ajoutant que Moscou “ne coopĂšre pas” avec la cour. Elle a averti que “les (mandats) d’arrĂȘt Ă©manant de la Cour pĂ©nale internationale seront juridiquement insignifiants” pour la Russie.

L’ex-prĂ©sident russe Dmitri Medvedev a comparĂ© le mandat d’arrĂȘt Ă  du papier toilette, premiĂšre rĂ©action d’un haut responsable politique en Russie. “La Cour pĂ©nale internationale a Ă©mis un mandat d’arrĂȘt contre Vladimir Poutine. Pas besoin d’expliquer oĂč ce papier doit ĂȘtre utilisĂ©â€, a-t-il Ă©crit sur Twitter en anglais, terminant son message par une Ă©moticĂŽne de papier toilette.

La commissaire russe aux droits des enfants, Maria Lvova-Belova, Ă©galement visĂ©e par un mandat d’arrĂȘt de la CPI, a assurĂ© vendredi qu’elle allait poursuivre son travail. “C’est sympa que la communautĂ© internationale ait estimĂ© notre travail pour aider les enfants de notre pays, et qu’on ne les laisse pas dans des zones d’opĂ©rations militaires et qu’on les sorte (…) Il y a eu des sanctions de tous les pays (…) Mais on va continuer le travail”, a-t-elle affirmĂ©, citĂ©e par l’agence de presse russe Ria Novosti.

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