🇰🇷 Drame et chaos invraisemblables à Séoul pendant la tentative d’arrestation du président déchu
Un président déchu retranché dans sa résidence et résistant à son arrestation, des centaines de ses partisans rassemblés devant, un face-à-face tendu entre services de sécurité: la Corée du Sud vit vendredi un nouvel épisode d’invraisemblable chaos.
Destitué le 14 décembre, le président Yoon Suk Yeol est cloîtré dans sa maison dans les hauteurs du quartier chic de Hannam à Séoul.
Depuis qu’un mandat d’arrêt a été délivré contre lui le 31 décembre pour sa déclaration ratée de la loi martiale le 3 décembre, des centaines de ses partisans se sont rassemblés dans les alentours, se disant prêts à en découdre pour le défendre.
Parmi eux, des youtubeurs d’extrême droite bien connus et des prédicateurs chrétiens évangéliques, qui figurent parmi les derniers soutiens inconditionnels de M. Yoon avec qui la droite traditionnelle a en majorité pris ses distances.
“Yoon Suk Yeol! Yoon Suk yeol!” scandent-ils en agitant des bâtons lumineux rouges et des drapeaux sud-coréens et américains.
SEOUL (@CNN) — 12:45PM — YOON ARREST STANDOFF — Hour 6 — This is what demonstration in *support* of South Korea’s suspended President Yoon Suk Yeol looks like. Prosecutors & corruption investigators are *still* trying to detain Yoon for questioning, a 1st for a sitting president. pic.twitter.com/LJPi5CK4U1
— Mike Valerio (@ValerioCNN) January 3, 2025
“Risquer nos vies”
“Nous sommes rassemblés ici aujourd’hui, prêts à risquer nos vies”, affirme à l’AFP Lee Hye-sook, 57 ans, qui accuse l’opposition d’”essayer de transformer notre pays en un Etat socialiste similaire à la Corée du Nord”.
Certains ont passé la nuit sur place, en organisant parfois des prières pour M. Yoon.
“C’est une lutte contre les forces anti-étatiques. Nous sommes confrontés à une situation où notre pays peut préserver la démocratie libérale ou la perdre”, affirme Choi Sung-hwan, 47 ans, arrivé sur place jeudi soir.
“Nous devons nous battre jusqu’au bout. Il ne s’agit pas seulement de protéger le président, il s’agit de protéger la démocratie libérale”, ajoute-t-il.
Un important dispositif policier encadre ces manifestants, après des échauffourées la veille au soir entre partisans et détracteurs de M. Yoon.
Vendredi vers 08H00 (jeudi 23H00 GMT), une équipe du service anticorruption qui centralise l’enquête pour “rébellion” contre M. Yoon a pénétré dans la résidence présidentielle pour tenter d’arrêter le président déchu, qui avait auparavant ignoré trois citations à comparaître pour être interrogé.
Arrivée à bord de cinq voitures, dont le trajet a été suivi en direct depuis l’aube par les télévisions sud-coréennes, cette équipe a été apparemment bloquée un long moment par un minibus garé en travers de l’entrée de la maison de M. Yoon.
Elle est finalement parvenue à entrer dans la résidence, mais n’en était toujours pas ressortie plus de cinq heures plus tard.
[ 🇰🇷 CORÉE DU SUD ]
— (Little) Think Tank (@L_ThinkTank) January 2, 2025
🔸Filmés en direct par les caméras des télévisions de tout le pays, des dizaines d’enquêteurs viennent de pénétrer dans la résidence du président déchu Yoon Suk-yeol afin de procéder à son arrestation suite à sa tentative de coup d’État (Yonhap). pic.twitter.com/Kc8dfL6AAT
Rien n’est visible par les journalistes massés à l’extérieur. Mais selon les médias sud-coréens, un face-à-face tendu a eu lieu entre les policiers venus arrêter M. Yoon et les gardes du corps du président.
Dans une lettre à ses partisans, Yoon Suk Yeol avait promis mercredi de “se battre jusqu’à la fin”.
L’équipe d’avocats du président déchu est arrivée dans la matinée à la résidence. L’un d’eux, Seok Dong-hyeon, a écrit sur Facebook qu’il était “convaincu qu’ils (les enquêteurs) ne parviendront pas à exécuter le mandat d’arrêt aujourd’hui”.
Les enquêteurs ont jusqu’à lundi pour exécuter le mandat d’arrêt délivré par un tribunal de Séoul contre M. Yoon, qui expire au bout de sept jours.
Les enquêteurs renoncent
Les enquêteurs sud-coréens ont annoncé vendredi suspendre leur tentative d’arrestation du président déchu Yoon Suk Yeol dans sa résidence de Séoul, empêchés de parvenir à leurs fins par ses gardes du corps.
“En ce qui concerne l’exécution du mandat d’arrêt aujourd’hui, il a été déterminé qu’elle était matériellement impossible en raison de l’impasse persistante. Les inquiétudes pour la sécurité du personnel sur place ont conduit à la décision d’interrompre l’exécution”, a déclaré dans un communiqué le Bureau d’enquête sur la corruption des hautes personnalités (CIO).
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