🇮🇹 Violences sexuelles au sein de l’Eglise: les avocats des victimes demandent 20 millions d’euros par an au pape dans le cadre d’un projet de fonds de relance

Le cabinet d’avocats Walter Van Steenbrugge et Christine Mussche, qui assiste les victimes d’abus sexuels au sein de l’Église, a présenté mercredi une proposition concrète pour la création d’un fonds de réparation. Ce texte doit servir d’impulsion à la création d’un tel mécanisme par le parlement, suite aux recommandations de la commission d’enquête mise en place durant la dernière législature, ont expliqué les avocats. “C’est maintenant aux députés d’ouvrir le bal”, ont-ils estimé.
Le texte prévoit que les victimes puissent demander une indemnisation au futur “Fonds de réparation pour les abus sexuels dans l’Église”, ce qui leur permettra d’obtenir une indemnisation complète pour les dommages matériels et moraux subis. Un comité, composé à parts égales de fonctionnaires et de travailleurs sociaux, sera chargé d’évaluer les demandes, l’anonymat du demandeur étant garanti au cours de la procédure.
Selon le bureau d’avocats, ce Fonds sera cofinancé par une contribution annuelle de 10 millions d’euros du gouvernement fédéral et de 20 millions d’euros de l’Église catholique romaine. Autre élément saillant: une indemnisation antérieure, payée dans le cadre d’un règlement par le diocèse ou par l’ancien Centre d’arbitrage, “ne constituera pas un obstacle”.
“Un premier pas”
Cette proposition a été entièrement élaborée au sein du cabinet d’avocats et les partis politiques n’ont pas encore été consultés à ce sujet, a précisé M. Van Steenbrugge. “Les membres de la commission d’enquête parlementaire (sur les éventuels dysfonctionnements de l’opération Calice, NDLR) ont fait un excellent travail ces dernières semaines. Nous faisons cette proposition pour faciliter leur travail”, a-t-il assuré.
“Cela fait 14 ans que je me préoccupe du sort des victimes. Il est temps de joindre l’acte à la parole. Notre texte constitue une impulsion en faveur d’un fonds de recouvrement, qui doit être créé par une loi. Nous fournissons un texte, mais nous n’avons pas de préférence quant aux partis qui l’utiliseront”, a conclu l’avocat.
“Avec la N-VA, nous soutenons la création d’un fonds de réparation, mais plutôt d’un fonds pour toutes les victimes de violences sexuelles, comme le recommande le rapport de la commission d’enquête, et qui ne se limite donc pas aux victimes au sein des structures ecclésiastiques”, a de son côté réagi la députée N-VA Sophie De Wit, qui a présidé la commission d’enquête parlementaire. “La création et le financement d’un tel fonds de réparation nécessitent des recherches approfondies, que je souhaite certainement encourager. Cette proposition peut constituer un premier pas dans cette direction”, a-t-elle ajouté.
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